Wirth Feio Roma Beleza-Deformidade
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7/26/2019 Wirth Feio Roma Beleza-Deformidade
1/10
j
'
i
Jean
'Wi
rth
t
t
'
*
tas
ou
1
est
et1
ue
r
osa
e
or
J
*
N
A
*
u
1a1
a 1
e
o
ue
ro
alne
)
t
'
Dans
un
passage
fort
connu
de
l'azlpplp/e
Guillaume
de
suirl/-nferry,
saint
ernard
dnonce
le
dcor
scttlpt
des
clotres
romans:
.Du
reste,
que
viennent
.
.
faire
dans
1es
clohres,
face
aux
frres
qui
lisent,
cette
ridicule
monstruosit,
cette
tonnante
beaut
diflbrme
et
cette
belle
diflbrzuit?
Que
vierment
faire
es
singes
immondes,
ces
lions
cruels,
ces
centaures
monstrueux.
ces
ees
.
j
moiti-hommes,
ces
tigres
tachets,
ce5
chevaliers
au
combat,
ces
chasseurs
onnant
du cor?
On
voit
plusieurs
corps
sous
une
tte
et
plusieurs
ttes
sur
un
orps.
On
discerne
ici
un
quadrupde
queue
de
serpent,
l
un
poisson
tte
E
de
quadrupde.voici
une
bte
qui
cornmence
en
cheval
et
dont
la
moid
'
infrieure
est
celle
d'une
chvre;
voil
un animnl
cornu
l'arrire-tmin
de
)
cheval.
11
apparat
eniin
une
telle
varit
de
formes
si
nombreuses
et
si
dverses
n
tous
lieux
qu'on
aime
neux
lire
dans
les
narbres
que
dans
1es
livres
et
s'occuper
toute
La
journe
admirer
chaque
dail
que
mditer
la
1oi
divine.
on
Dieu
Si
l'on
n'a
pas
honte
de
l'ineptie,
comment
alors
ne
pas
regreaer
la
dpense?h-l
:
Les
termes
utiiss,
Sidejmis
jmositas
ac
jormosa
deformitasn,
suggrent
l'existence
dans
l'art
roman
de
ce
que
nous
appellerions
aujourd'hui
une
sthtique
du
Laid.
Le
phnomne
se
dtinit
pr
deux
traio
caractstkues.
Le
preluier
est
le
choix
de
sujets
ridicules
ou
odieux,
parce
qu'ils ont voirj
:
wec
la
luxure,
comme
le5
singes
ou
1es
centaures,
et
avec
la
violence,
comme
1es
fauves, 1eS
chevaliers
et
1es
chasseurs.
Le
second
est
la
clislocaon
et
l'hybriclation
des
formes
donnes
par
Dieu
aux
crattres:
on
trouve
un
corps
sous
plusieurs
ttes
ou
une
tte
sur
plusieurs
corps,
mais
aussi
de5
monsaes
'
1
SAINT
BERNARD,
zz.yofopb
aff
Guilldtnutn
(Operc,
Roma,
1957-1977,
t.
3),
81-108,
en
aruculier
106.
La
prernire
partie
de
cet
essai
rsume
quelques
dvdoppemene
d'un
.
ouvrage
pamee:
L'f?lld:r
daw
l'art
mmcn..
.(
)
:
q
.
COMPARIAIISON
2
(1996)
-
7/26/2019 Wirth Feio Roma Beleza-Deformidade
2/10
combinant
l'aspect des
diirentes
espces
animales.
11
s'agit
bien d'un
chox
esthtique,
puisque
l'auteur
insiste
sur le
plaisir
que
prennent
1es frres
contempler
de
telles images,
a.u lieu
dc
s'adonner
de
pieuses
lectures.
On
a
souvent
soulign
le sens de
l 'observation dont
faisait
preuve
le
passage de
saint
Bernard,
non
sans
souponner une
complaisance
inavoue
derrire
la
conclamnation
puritaine.z
11
faut
aussi
remrquer
qu'il
touche
l'essentiel
en
quelques
lignes.
Les
deux
problmes
fondamentaux
que
pose
une
grande
partie du
dcor
roman
sont
en
efl-et
l'inconvenance
de5
sujets
dans
le
contexte monastique
et
l'acharnement
dcomposer
et
recmposer
les
tres
sans
le
moindre
gard
pour
l'ordre
divin
de
la
Cration. On
essayera
donc de
cerner plus
prcisment
l'tendue
et
l e sens
du
phnomne
esthtique
Soudainement mis
en
cause
autour
de
1125.
En faisant
tat
dans
les
mmes
quelques
lignes
de
l'incongruit
des sujets
et
de
l'hybridation des formes,
saint
Bernard
ne
confond
paS
des
problmes
dtincts,
car
1es
deux
choses ont
partie
lie.
La
Sirne et
le
cenuure
ne
sont
pas
simplement
des
cratures
hybrides,
mais
i1s
voquent
tous
1es
deux
la
sexualit et
la
violence.
La
sirne
est
une
dangereuse
tentatrice
aux seins nus,
le
cenuure
un
tre
lubrique
et
violent. Dans
les
deux
cas,
la
prsence
de
l'animalit
dans
l'homme
c5t
exprime par la
division du
corps
dont
la
moiti
infrieure rvle
la
vraie
nattzre. La
principale
occupation
des
hybridesy
sur
1es
chapiteaux ronuns,
est de
s'enlacer
et
de
s'entre-dvorerdans
une
efioyable
conftzsion. S'il
fallait
trouver
une
omission dans
le
texte,
ce
serait
celle
de
l'lment
vgtal,
car
1es
sculpteurs
romans
mlent
galenlent
l'animal
et
le
vgtal.
Dans
d'innombrables
exemples, le
corps
des
hybrides
se
termine
par
une
queue
vgtale.
I1s
habitent
1es
rinceux
envahissants
qu'ils
dglutissent ou
qui
naissent
du bas
de
leurs
coz'ps
et
qu'ils
avalent
alors
dans
une
consommation
frnltique
de
soi-mme.
De
tels sujets
occupent
une
place
assez
bien
dlimite
dans 1eS
difices
romans. I1s
sont
rares
claps
la
peinture
murale
et
se
concentrent
dans
les
pardes
sculptes. 11
est
galement
rare qu'ils
occupent un
emplacement
privilgi
du
dcor
sculpt
comme
le
tympan,
normalement
rserv
la
reprsenttion de
Dieu,
de la
Vierge
et
des
saints.
Ils font en
revanche
une
forte
concurrence
aux
scnes
narratives
caractre
religieux
sur
1es
chapiteaux
et
s'installent
volontiers
dans leS
voussures
des
portails
ou
sur les
frises
qui articulent
les
faades,
parfbis,
comme Souillac,
sur
le
trumeau.
Dans tous
1es
cas,
ils
occupent
des
emplacemencs
subordonns
par
rapport
aux
portraits
des
saints
et
aux
thmes
narratifs
lis
.
la
littrature
religieuse.
IlS ont
tendance
1es
encadrer,
en
constituant
l'extrieur
profane
de
la
reprsentation
exemple
au
portail de
la
cathdrale
de
Chors
o
des
scnes
de
chasse e t
de
luxure
occupent
archivoltes,
frises
et
modlonsr
autour
d'un
tympan
consacr
.
l'ascension
du
Christ
et
la
vie
de
saint
Etienne.
On
trouve
deS
sujets
comparables
dans
le
dcor
des
manuscrits;
ils
ornent
alors
l'initiale
du
texte
laquelle
i1s
s'intgrent
comme
.
une
architecture.
L'apparition
du
genre
dcoraf
dcrit
par
saint
Bernard
s'est
faite
en
plusieurs
tapes.
11
y
a
d'zbord
des
motifs
hrits
de
l'Antiquit. La
Sirne
mdivale
queue
de
poisson
est
une
reprise
de la
tritonne
paenne.
Les
cenuures
et
1es
nnotaures
sont
frquents
en
Auvergne
o
1es
vestiges
antiques copier
ne
manquaient
pas.
Les
sirnes-oiseaux
et
1es
sphinges
viennent
du
mme
rpertoire,
soit
directemenq
Soit
par
l'intermdiaire
deS
objets
prcteux
imports
du
monde
arabe,
de
Byzance
et
du
Moyen
Orient
qui
fournissent
aussi
de
nouveaux
hybrides,
comme
1es
aigles
deux
ttes,
des
animaux
afiionts
qui
peuvent
lutter
sauvagement
ou
encore
des
scnes
de
chasse.
C'est
l'poque
des
grandes
invasions
que
s'installent
les
eneelacs,
souvent
zoomorphes,
et
donc
l'habitude
d'assouplir
le
corps
des
animaux
en
courbes
rgulires
et
enchevtres.
Au
cours du
XIe
sicle,
la
scuipture
monumentale
se
redploie
et
reprend
tous
ces
motifs,
en
particuer
pour
orner
1es
chapiteaux.
Elle
ne
Se
contente
pas
d'emp-runter
des
motifs,
mais
s'approprie
des
manires
de
1es
combiner
qui
Sont
originzes
par
rapport
la
tradition
ntiquisante.
La
plus
caractristique
est
celle que
1es
ethnologues ont
dnomme
split
representation
et
qui
consiste
ddoubler
symtriquement
1es
proflls
d'une
figure
de
part
et
d'autre
de
le
tlte,
prsente
en
frontalit.
Durant
la
seconde
moiti
du
XIe
sicle,
deux
voludons
tmnsforment
ce
rpertoire
htrogne
de
motifs,
pour
en
faire
un
systme
dcoratif
adnmble
de
cohrence
et
d'unit.
La
premire
est
la
synthse
des
diFrentes
formes
ornementales.
Au
lieu
d'utiliser
soit
des
feuilles
d'acanthes,
soit
des
palmettes,
soit
deS
entrelacs
pour
animer
la
surface
d'un
chapiteau,
on
1es
combine.
Les
rinceaux
s'animent
pour
devenir
des
dragons,
lesquels
peuvent
g'agner
en
monstruosit
par
le
splitting
ou
s'entrelacer
l'aide
de
leurs
cous
serpentins.
C'est
encorc
grce
au
splitting
qu'on
se
met
prsenter
frontalement
la
sirne-
poisson,
tenant
de
ses
mains
ses
deux
queues
symtriquement
releves.
Des
allgories
ntiques
qui
n'appartenaient
pas
originellement
au
vocabulire
dcoratif,
se
joignent
au
rpertoire. L'allgorie
de
la terre
sous l a
forme d'une
femme
allaitant
deS
animux
devient
une
reprsentation
de
la
luxurieuse,
ies
seins
tts
ou
mordus
par
deS
serpents.:
sacre.
par
3j. tEcnEau-lanAxep.,
vDe
la
terre-mre
i
luxure.
A
propos
de
la
migndon
des
symbolesh,
Cobkrs
de
Cl'vf/l'lnrlbrl
Mdilale,
t.
18
(1975),
37-43.
COMPARIAIiSON
2
(1996)
2
Par exemple,
M. SCHAPIRO,
AOn
the
Aesthetic
Attitude in
Romanesque
Arr
(1947)hh,
repris
daru:
Ronkanesque
zzlr/,
London
1977,
1-27.
t7oMPAR(A)IsoN
241996)
-
7/26/2019 Wirth Feio Roma Beleza-Deformidade
3/10
En mme temps
que la
combinaison
de5
formes produit une
sorte de
pand-
monium, une
seconde
voluon se produit pour
y
mettre
de
l'ordre.4
A partir
d'un seul
lment,
la denli-palmette confondue avec l'lment de
rinceu,
on
invente une combinatoire rigoureuse. Au lieu de reformer la palmette
entire,
les demi-palmettes
peuvent par exemple
s'adosser
ou se
superposer par dplace-
ment des axes de symtrie. L'inversion
ou
la rotat ion d'un lment ou d'un
groupe
d'lments
multiplie
1eS
possibilits de cette
grammaire
formelle.
Le5
figtlres
animales
et plus
ou moins
hunlaines
s'inscrivent
dans la
mme
courbe
fondamentale
de la derni-palmette,
comme
le dragon qui l'pouse avic son
corps et
son
cou, undis
que ses
ailes imitent l'excroissance feuillue du rinceau.
Une
gomtrie
souveraine,
dnue de
raideur
parce
que fonde sur 1es
mta-
morphoses
d'une
courbe gracieuse,
impose
son ordre
l'anarchie
tmtplogique
des
hybrides qui
s'entre-tuent,
se
mangent et
se
transforment
1es
uns dans
les
autres. Dans
1es
pays de langue
d'Oc
et le nord de l'Espagne, cette formosa
Je-/irrrlff
eSt
en place
ds 1e5 environs de 1080.E11e s'exhibe clans des monumenB
particulirement frquents
et influene, 1es
glises
de
plerinage,
Saint-
Jacques de Compostelle, Saint-sernin
de Toulouse ou Sainte-Foy de Conques.
A la fin du sic le, elle envahit 1es chapiteaux des clotres, partir de celui de
Moissac, et
donc
un espace que 1es moines
se
rserventpour la mditation. Dans
la
gncation qui sui t, elle s 'implantc
dans tous 1es
lieux
o
l'on
pratique un
dcor
sculpt
consquent,
en
particulier
en
Lombardie
et en
Aquitne.
Selon 1es
rgions,
la thnutique
de
la
violence
et
du
sexe est
plus ou moins
explicite. Dans l'Ouest
de
la
France, elle prend
Souvent
un
relief particulier
par
la
mise
n scne, non
paS de
monstres
fantasques, mais
d'tres humains.
Dans
l'glise
angevine
de
Cunault
ou
encore
sur la faade de
la
cathdrale
d'Angoulme,
1es combaB
des
chevalie:s
font
concurrence
ceux
des
monstres.
En
Poitou,
comme
d'ailleurs clans le nord de l'Espgne, les scnes de cot
ne
sont pas mres, ni la reprsentation
d'rtexhibitionnistes,), en
l'occurrence
d'hommes
et de
femmes
montrant au
specuteur
des
organes
sexuels
dmesurs,
lorsqu'ib ne les
lchent pas eux-mmes dans des contorsions
d'acrobates.s
En
confrontant ces scnes
avec le rpertoire plus mystrieux
des
hybrides, on
comprend qu'il
s'agit
de
prsentations
sans
fard
des
mmes sujets. La sirne
bifide
brandissant sa double queue, dont la
jonction S'orne d'un
coquillage
ou
d'un
motif
en
forme
d'mande,
est une
variante plus dlicate
de la
femme
qui
carte 1es jambes pour exhiber son
sexe
bant,
telle
qu'on
l
trouve,
par
exemple,
Saint-Hilaire
de
Poitiers
ou dans la petite glise de
Champagnolles.
4
J.
YALTRUIAITIS,
Flrutatiotu,
Wrhllf7fl'(7rll.
& Jly1ll;'NC Ortletl 'etttalc D/IJ
la .sCI/YIlIrC
ron,ane,
2e
d., Par is 1986
(lre
d. 1931).
5
A. 'WEIR
er J.
JERMANN.
Ittfages
1,1/.61.
Sexual Carvlgs
0rl
Medieval C/lllrc'.,
3e
d.,
London 1993.
8
Les
nnomures
qui
dvorent
les
fruie
pendant
leur
propre
queue
vgule,
comme
dans
1es
g1i5e5
auvergnates
de
Besse-en-chandesse
ou
de
Bulhon,
correspondent
de
la
mme
manire
aux
acrobates
lubriques
des
glises
poitevines.
Qu'elles
Soient
directes
ou
indirectes,
les
images
obscnes
insistent
sur
l'animalit.
Si
le5
sirnes
bifdes
peuvent
ee
trs
sduisantes
dans
leur
composante
humaine,
conmw
celles
de
Brioude,
de
Chanteuges ou
de
Saint-
Michel
de
Pavie,
les
pet-sonnages
engags
dans
des
activits
sexuelles
explicites
efi-myent
gnralement
par
leur
facis
bestial
et
leur
gueule
grande
ouverte.
On retrouve
ainsi une
reladon systmatique
entre le
sexe,
l'animalit
et h
manducation.
Le
systme
dcoratif
que
nous
venons
de
dcrire
reste
jusqu'au
bout
consdtutif de
l'art
ronun
et
bon
nombre
de
ses
lmcnts
1ui
survivent.
Mais,
ds
les
environs
de
1120,
il
connat
des
inflexions.
Les
reprsentations
caricaturales
de
l'tre
humain
commencent
rgresser.
Les
facis
bestiaux
sont
rsews
aux
diables
etjusqu'
un
ceruin
point,
aux
damns. La
chose
est
pardculirement
nette
Saint-Lazare
d'Autun,
non
seulement
sur
le
tympan
du
Jugement
dernier,
thme
dont
le
succs
favorise
le
glissemenq
mais
encore
sur
1eS
chapiteux.
Cela
laisse
place
une
image
positive
de
l 'homme qui
n'est
pas
seulement
celle
du
saint.
Les
rinceaux
monstrueux
ou
habits
de
monstres
se
mainennent
dans
le
dcor
des
glises,
mais
en
perdant
de
leur
agresivit.
IlS
deviennent
souvent
plus
gracieux
qu'eFraynts.
Les
sirnes-oiseaux
qui
se
rpandent
dans
la
deuxime
moiti
du
sicle.
de
Saint-Germin-des-prs
Sainr-toup
de
Naud,
puis
de
Chlons-sur-Marne
Saint-pierre
de
Genve,
sont
un
bon
exemple de
cet
adoucissement.
11
va
sans
dire
que
1es
constructions
cisterciennes
et
autres
qui
subissent
l'inpuence
de
saint
Bernard
renoncent
ce
genre
de
dcor.
Par
ses
dates
comme
par
sa
rpartion
gographique,
le
phnomne
dcrit
par
saint
Bernard
correspond
l'ambince
de
l
rforme
grgorienne.
Sans
reprendre
ici
l'analyse de
ce
wste
mouvement
politico-religieux,
on
remarquem
qu'il
se
caractrise
simulmnment
par
une
vague
d'asctisme
fonde
sur
un
mpris
mdical
de
la
chair,
sur la
dprciation
des
activits
lies
la
conservadon
de
l'espce.
conunencer
par
la
manducation
et
la
sexualit,
par
une
inciution
faire
son
salut
par
1es
uvres,
en
particulier
par
1es
dontions
qui
permettent
de construire
et
d'enrichir
les
glises,
et
par
la
condamnation
de
la
guerre
intesne. La
richesse,
soustraite
aux
usages
charnelr
par
1es
donations
et
la
destruction
par
la
Pix de
Dieu,
sert
embellir
le
lieu
de
culte
et
produit
un
dcor
qui
dnonce
son
tour
la
violence
guerrire,
l'avarice
et
les
plaisirs
charnel.
Une
reprsenution
extrmement
ngative
des
occupations
profanes,
plus
ou
moins
directe
ou
mtuphorise
par
le5
bats
de
monstres,
doit
paradoxalement
rendre
l'glise
attmcive,
pour
qu'elle
attire
encore
neux
1es
donaons.
Dans
le
passage
de
son
Apologie
prcdnt
la
tirade
sur
1es
clotres,
COMPARIAIISON
2
(1996)
COMPAKIAIISON
2
(1996)
-
7/26/2019 Wirth Feio Roma Beleza-Deformidade
4/10
analyse
lucidement
l'aspect
conomique
de
cette
esthtique:
4411
existe
un
art
de
semer
l'argent
qui
le
multiplie.
On
le
dpense
pour
qu'il
augmente
et
sa
perte
engendre
l'abondance.
A
la
vue
de vnits
sompmeuses
mais
tonnantes,
1es
hommes
sont
plus
excits
donner
qu'
prier.
Ainsi,
1eS
richesses
drainent 1e5
ricbesses,
l'argent
attire
l'argent,
car
-
je ne
sais
pourquoi
c'est
1.
o
l'on
voit
le
plus
de
richesses
que
l'on
offie le
plus
volontiersv.6
L'tranget
des
contenus
iconographiques
n'est
pas
seulement
le
produit
du
caprice
et
rpond
une
construction
thorique
que
sint
Bernard
ne
semble
ras
vouloir
prendre
en
compte
dans
ce
contexte. 11
s'agit
de
la
dEnition
mme
de
l'imge.
Jusque
vers
1100,
1es
thologiens
occidentaux
se
servent
explicitement
ou
implicitement
d'une
dnition
de
l'image
qui
remonte
saint
Augustin.?
L'ilmge
eSt
un
signe
qui
possde
une
double
relation
son
modle.
D'une
part,
elle
en
est
l'expression,
tire
de
lui
et
destine
le
signiiier.
D'autre
part,
elle
en
possde
la
ressemblance,
ce
qui
la
distingue
des
signes
arbitmires
du
langage.
Cette
dfinition
est
valablc
pour
l'homme,
image
de
Dieu
de
nature
difrente,
comme
pour
le
Christ,
image
de
Dieu
de
mme
namre.
Xlle
est
valable
pour
les
images
naturelles
que
sont
1eS
hommes
et
le
Christ,
comme
pour
1es
images
artificielles.
Si
chaque
homme
est
l'image
de
Son
pre.
de
mme
nzture
que
lui,
l'homme
est
l'image
de
Dieu
dans
une
nature
disrente,
comme
la
monnaie
est
l'egie
de
l'empereun8
11
y
a
donc
deS
inlages
p1u5
ou
moins
palites.
La chute
a
fait
de
l'homme une image
moins
pazite
de
Dieu.
mais
qui
possde
encore,
jusqu'
un
certain
point,
la
ressemblance
divine.
saint
Bernard
Dans
le
commentaire
de
Gense,
1,
26,
o il
est
dit
que
Dieu
fit
l'homme
son
image
et
ressemblance,
Guibers
de
Nogent,
puis
Rupert
de
Deutz
en
viennent
cxpliquer
que
l'homme
est
rest
l'image
de
Dieu,
mais
en
a
perdu
la
ressemblance.g
Malgr
l'immense
utorit
dont
jouit
saint
Augustin,
on
voit
apparatre
le
thme
de
la
perte
de
la
ressemblnce
qui
modifie
totalement
sa
dfinition
de
l'image.
Par
le
pch,
l'homme
devient
une
image
non
ressemblante
ou
encore,
seloh
une
expression
chre
aux
cisterciens, il
erre
dans
la
vrgion
de
la
dissemblncelh.lo
6
SA:XT
BEaxaan,
v.
cff.,
1O4
ct
ss.
7
Six'r
Aucus-rlx,
Ljber
e
divtrsis
quaestionibus,
d.
G.
Bardy,
J.-A.
Beckaert,l.
Bouret,
aris
1952,
q. 74,
326
et
5s
i
SAIXT
AucusTlx,
Servlon j
9
(De
de'cehl
cordis),
tn:
Patrologie
lcffne,
d.
J.-P.
Migne'
ol.
38,
col.
82.
9
GulyEa'r
oE
Nocsx'r,
-uoral
in
Geae-fvl,
in:
Patrologie
f:lI'rle,
vol.
156,
col.
55.,
RUPERT DE
DEu-rz,
De
'Jhbfldcle et
operibus
C/NJ,
lre
partie,
1. 2,
c.
2
et
ss.,
3'''e
artic: 1.
1,
c.
P
1.
d.
H.
Haacke,
Turnhout
1971-1972,
vol. 1.
186
et
S.,
vol. 4,
1833
et
Ss.0
E.
Gll-sox,
m
f/olq
pllyyffgue
de
saint
Berncrf,
Paris
1934, entre
autres
62.
problme
thologique
sans
rapport
avec
1es
images
zrtistiques,
car
Augustin
fait
de
l'hormne
l'image
de
Dieu
par
son
esprit
et ne
voit
dans
son
corps
qu'une
image
extrmement
vague
du
divin.
11
condamne
d'aitleurs
comme
idole
toute
image
fabrique.ll
Mais
vez.s
1100,
la
condmnation
des
images
est
juge
hrtique
e t, f ace
aux
juifs
ou
aux
mus-
ulmans,
1es
thologiens
revendiquent
non
seulement la
fabrication
des
images
en gnral,
mais
encore la
fabriction
et
le
culte
des
images
de
Dieu.
Leur
attitude
repose
sur
l'ide
que
l'image
mne
du
charnel
au
spiritttel,
qu'il
est
possible
de
donner
voir
ou
adorer
les
choses spirituelles
par
la
reprsenution
du
monde
sensible.
Concrtement,
la
beaut
ou
la
laideur
morale
sont
reprsentes
par
leurs
quivalents
corporels.
On
utilise
les
habitudes
iconographiques
issues
de
l'Antiquit
pour
reprsenter
le
Christ et
1es
saints
dans
des
vtements
anachroniques,
ma
prestigieux,
tandis
que 1es
hornmes
livrs
aux
passions
charnelles et
donc
dgrads
au
rang de
btes
5e
voient
confrer
des
traits
bestiaux
ou
expriment
leur
animalit
par
des
arrire-tmins
de
bovids, de
fauves
ou
de
reptiles.
La
perte
de
la
ressemblance
spirimelle
du
divin
se
traduit
donc
par
la
perte
de
la fgure
hulmine.
11
sut,
pour
montrer
qu'il
en
va
bien
ainsi,
dc
collecter
clans
la.
littrature
difante les
images
quivalentes
celles
des
artistes.
On
y
trouve
frquemrnent
celle de
l'hybride,
nzi-hunuin
mi-bestial,
pour
dsigner
soit
le
pcheur,
soit
1es
vices, de
Pierre
Darnien
Alain
de
Lille,
en
passant
par
Pierre
le
Chantre.
La
chute
de
l'homme
peut
tre
prsente
comnne
une
momorphose,
par
exemple
chez
Honorius
Augustoduncnsis:
comme
il a
cd
la
tentation
du
serpent. l'honnme
se
transforme
en
serpents
aprs
5a
mort
(les
mots
latins
Sjseeto
et qpernlf.p
signient
la
fois
le
Serpent,
le
dmgon
et
le
ver).12
La
circularit
insense
des
passions
et plus
gnralement
de la
vie
dans
le
monde
est
un
lieu
commun
littraire
comparable
la
circularit
des
rinceaux
qui
emprisonnent
les
tres
dans
le
dcor.
Dns
le
mme
ordre
d'ide,
on
parle
cohstamment
des
qliens
du
pch.
La
comparaison
avec
les
textes
n'aboutit
cependant
pas
une
superposition
exacte
des
deux
imageries.
Dans
la
littmture
asctkue
apparaissent
deS
expresons
de
ia
laideur
que 1es
sculpteurs
n'ont
pas
cru
souhaitable
de
transposer.
Ce
sont
celles
qui ont rapport
avec le
sordide, comme
la
salet,
les
scrtions
et
la
pourriture.
La
chair
peut
tre
compare
deS
hardes
ou
un
linge
tach
par
1es
menstrues;
elle est
frquemment
prsente
coznme
un
cadavre
dont
la peau
cache
la nlture
ftide.
Sint
Anselme
va
jusqu'
proposer
une
grande
dame
de
A
premire
vue,
il
s'git l
d'un
1
l
sAlx'r
AucusTlx,
Quaestkones
in
Heptateuihuttt,
1. 5,
q.
4,
in:
Patrologie
ladnek
vol.
34,
col.
749
et s.
12
Hoxoltlus
Aucus-ronuxExsls,
Speculutu
Eccksiae, in:
Patrologie
Dfae,
vol.
172,
col.
1:82
et
s.
COMPARIAIISON
2
(1996)
COMPARIAIISON
2
(1996)
-
7/26/2019 Wirth Feio Roma Beleza-Deformidade
5/10
coucher
avec le
cadavre
de
son
ancien
amant pour
se
dgoter des
joies de
la
chainl3
Le
macabre
est cependant
extrmement
rare dans
l'art
roman:
la
corruption
de
la
chair
est rendue
mtaphoriquement
par
des
mtamorphose
plus plaisantes
au regard.
On
comprend
que
1es
mots,
ayant
une force
de
suggestion
moindre
que
celle des
imagesppuissent
aller plus
loin dans
l'expression
de l'horreur.
Mais.
d'aut res poques,
comme
la
fin
du Moyen
ge,
ayant mis
en
image
des
thmes
macabres
sans leS
mmes
rcences, i l faut
bien admettre
que
l'art
roman
donne
des
limites
la
reprsentation
du
Laid.
Ce
qui
est
vrai
des
thmes
l'est
aussi
des
formes
qu'on
leur donne.
Si
l'enchevtrement
des
cramres
est
destin
voquer le
dsordre,
il
n'en res te pas
moins
tmnscend
par
un ordre
gomtrique
rigoureux
et
plac
en
position
subordonne dans
l'dice,
occupnt
des
zones bien
dlimites.
Au
niveau
de la
composition,
il
n'est donc
pas
possible
du tout
de
parler
d'esthtique
du
Laid.
Cela
est
encore
plus
vident
si
l'on
tient
compte
d'habitudes romanes
qui
pourraient
induire
la confusion
dans un
esprit moderne.
Les personnages
obscnes
se
caractrisent par
une
dispropoytion
monstrueuse
des
organes
gniuux,
mais
il
faut
renmrquer
que,
dans
1es
scnes religieuses
nrratives
qui n'ont aucune
intention
cricaturale,
la
disproportion
des
pares
du
corps
juges signitkatives,
en
l'occurrence
du
visage
et
des
mains,
est
des
plus frquentes.
Pareitlement,
l'hybridation
n'est
pas
un
privilge
dcs
monstres:
1es
anges
aussi
sont
des
hybrides.
.
Au
terme
de ces
obserwtions, on pourmit
se
demander
s
le
dcor
fanmsque
roman
procde
vraiment
d'une
esthtique
du
Laid. Au
niveau
formel
de
la
composition,
.c
n'est
absolument
pas
le
cas.
Au
niveau
des
contenus
iconograplques,
les
manifestations
les plus
rpugnantes
de la
laideur sont
cartes.
Celtes
qui restent
constituent
en quelque
sorte une
laideur
de
convent ion qui
renvoie
l'organisation
du systmc
symbolique.
A
titre
d'exemple,
le
serpent,
instigateur
de la
chute,
et
la
colombe, instrument
de
l'Incrnation, forment
un couple
d'opposit ion l i
au
ciel
et
la
terre.
La
chair
ayant
t modele
du
l imon, elle
peut se symboliser
par
la
terre,
le
ciel tant
la
patrie du
spiriruel.
La
mer, lieu
de
tous
1es
prils,
possde
comme
la
terre une
connotation
ngative,
de
Sorte
que
les corps reptiliens
attachs la
terre
et
les
corps cailleux
qui leur
ressemblent
mais sjournent
dans
l 'eau, servent
t'igurer
la
chair et
le
M:I
sous
un
aspect
bestial.
Dans
le jeu
des
hybridations.
un
bas
du corps
reptilien transforme un
oiseau en
animal
diabolique
et
une
queue
de
poisson
fait
d'une
fernme
une sirne. En
passant
en revue
les formes
du
Laid dans
le
dcor
roman,
on
s'aperoit
qu'il
ne s'agit
jamais
d'une
hideur
intrinsque
sur
laquelle rgnerait
un
consensus
par-del
les sic les, comme
cel le, par exemple,
deS
tams
phpiques.
Le
serpent ou
le
fuve
ne sont
pas laids
13
salx'r
ANSELME,
Epistolae,
II, 169
(d.
SCHMIT-T',
vol. 4.
46-
50).
en soi, pas
mme l'poque romne o
l'hrldique
naissante emprunte leurs
gures pour symboliser
des
maisons
nobles.
Plus
fondamentzement,
on s'aperoit
aussi que
la laideur
suppose
des
tres
repose
sur
des jugements
de
vzeur
qui
ne sont
pas d'ordre
esthtique.
Elle
correspond la catgorie
du
Mal,
qu'il
s'agisse
des
animaux
dangereux
ou
nuisibles,
des
hybrides
et
des
monstres qui transgressent
l'ordre
de
la
Cration
divine,
ou encore
de
la
violence prdatrice
et de la
lubricit.
C'est
donc eavers
unjugement
idendfant
le
Laid
au
MZ
et
travers une
conception
assez
particulire
du
Mal,
puisqu'il
est
identi l'existence charnelle,
que
se
dnit la laideunA
l'vidence,
cejugement
repose sur
une conception
asctkue
du
monde
qui est principalement celle
du c le rg grgorien
et
qu'on imagine
nnal
tre
partage
par la socit
tout
entire. De
plus, elle s'inchit
assez
mpidement
dumnt la
premire
moiti
du
Xlle
sicle, l'insistance
croissante de
la
thologie sur
l'Incarnation amenant
une
relative
rhabilitation
de
la
chair.
Enfin, mme
le
moine le
plus asctique
doit
rver
quelquefois aux
plaisirs de
la
chair et
de la guerre,
la
nattzre
sauvage et
frnssante
qui
consdtue
l'extrieur
absolu du
clotre. N'est-ce
pas par un
phnomne
de
compensation
qu'on
introduit jusque
dans
1es
clotres la reprsentation
d'apptits
drgls?
La
laideur
du dcor ronmn
est ambivalente
et
formosa
deformitas
de Bernard
exprime
exactement ce
qu'elle donnait ressentir
un saint qui
tait d'abord
un
homme,
issu d'une
artocratie
militaire
frue
de
chasse et de
combat.
11
S'agit donc
d'une es' thtique
du
MZ
ou,
mieux encore, de la
tenution.
Avant
d'en conclure
qu'il
n'y
aurait
pas, proprement
parler,
d'esthtique
du
Laid
dans
l'art roman,
il fut encore
se
demander
s'il existe
vraiment
de5
esthtiques
du
Laid.
11
e5t tout
de
mme
troublant
'que, de
sa
naissance au
'lieu
du
XVIIIC
sicle
jusqu'
Rosenkmrz,
l'esthtique
comme
dcipline
l
philosophique
ne
parle
pratiquement
jamais du Laid
et
ne fasse
pas gmnd-
chose pour
le
dfinir. A
lire j'Xsthetik des
Hsslichen
o
le
problme
est
enfin
trait,
on
dcouvre une
situation
analogue
sur
plus
d'un
point
cel le que
nous venons
de
dcrire.ll
11
ne s'agit
pas de forcer
la
comparaison
entre
la
pense
du
disciple
de
Hegel
qui cherche largir
l'esthtique
pour
pawenir
rendre
compte
du
rolmntisme et
du ralisme
naissant
et
celle des
thologiens
mdivaux.
Notons,
pour
viter
tout malentendu,
que
Rosenbrantz
carte
en
thorie
la
convergence
entre
i'esthtique
et
l'thique, allant
jusqu ' admet tre le caractre
esthdque
du MZ voulu pour
soi.15
11
reste cependant mdival
sur
deux points
essentiels
qui
sont
troitement
lis.
Le
prener
est que
le
Laid, comme
du
reste
le
Mal,
14
K.
RosnxlaA
z,
Asteti
des
Hdsslicen, Koenipberg
1853.
15
zg.
29.
COMPARIAIISON 2
(1996)
COMPARIAIISON
2
(1996)
-
7/26/2019 Wirth Feio Roma Beleza-Deformidade
6/10
na
que
comme
ngation
ou privation
du
Beau.
Le
second
est
que
la
namre
est
une
cration
de
l'Esprit
qui
en
exhale
le
rayonnement.'E
On
comprend
facilement
que
ce point
de
vue
cradonniste
interdise
une
conception
positive
du
Laid,
puisque
le
Laid
apparatrait
comme
une
erreur
de
l'Esprit,
en
l'occurrence
de
Dieu.
En
mme
temps,
le
Beau se
dfinit
par
l'adquation
l'Esprit,
ce
qui
entrane
la
tentation
de
dvaloriser
1es
formes
de
la vie
juges
1es
moins
spirimelles,
mme
si
elles
appartiennent
de plein
droit
la
Cration.
Si
la
scolastique
du
XIIIC
sicle,
saint
Thomas en
particulier, vite soigneusement
le
pige,
on
ne
peut
en
dire
auunt
de
l'asctisme
grgorien
et
de
la
pense
de
Kosenkrantz.
La
relativisation
du
Laid
a en
efl-et
des
limites
chez
Rosenkrantz:
ffcertains
animaux,
crit-il,
1es
mduses, 1es
seiches,
1es
lalwes,
1es
araignes,
les
raies,
1es
PaS
d'existence
propre,
mais
n'existe
lzards,les
grenouillessles
czupaucKles
rongeurs,
les
pachydermes,
les
singes
sonr
positivement
laicba.
11
en va
insi
de
tous
les
amphibies,
lesquels
constituent
une
sorte
d'Aamphibologie
naturellelh.l?
11
admet la
beaut
du
corps
humain
dans
sa
nudit,
mais
prcise:
fdtant
que
la
sexualit
n'intervient
pap).
En
eft:
rtuobscne
ne
commnce
qu'avec
le
rapport
sexuel,
parce que
l'instinct
sexuel
excite
1es
parties
honteuses
de
l'homme
et
leur
donne une
forme
laide
qui,
dans
cet
t.at,
entre
en
dsaccord
avec
son
apparence
gnrale.l8
Le
philosophe
idaliste
se
retrouve
en
communion
avec
le
mpris
grgorien
de
l
chair
et
ce
qu'il
dit
de
l'instinct
sexuel
et
de ses
consquences
esthtiques
concide
exactement
avec la
fomes
et
la
foeditas
hrdi
ircs
qu'on
attribuait
au
pch
originel.
Mais
il
y
a
mieux:sa
doctrigejustifie
le
genre
d'obscnit
du
dcor
roman
dans la
mesure
o
il
relve
du
comique
par la
caricamre.
Dans
cette
dimensiony
le
comique
est
en
eget
la
dnonciation
de
la
laideur, ou
encore
l'hommge
que le
Laid rend
au
Beau.
Le
Laid
txnt la
ngation
dialectique
du
Beau, la
caricature
apparah
comme
la
ngation
de
la
ngation
et
rrablit
ainsi le
rgne
du
Beau.lg
Le
passage
sur
1es
exemples
de
laideur
nimale
dveloppe
une
remarque
plus
prudente
de
Hegel
qui
ne
parlait
pas
d'animaux
objectivement
laids,
mais
disait
seulement
que
Anous
ne
'pouvons
considrer
comme
beaux
certains
poissons,
1es
crocodiles,
1es
tortuesyainsi
que
beaucoup
de
varits
d'insectesp.zg
Comme
l'indique
le
contexte, i l
s'agit
d'animaux
qui
nous
dplaisent
par
leur
inertie,
l'activit
et la
mobilit
t-tnt
1es
signes
d'une
idalit
plus
leve de
la
vie.
Nous
ne
pouvons
davantage
trouver beaux
1es
hybrides,
comme
l'orni-
thorynque,
qui
dfent
notre
pressenriment
des
lois
de
la
namre.
Rosenkrantz
1f'
Id. 6O.
17
u.
15
et
26.
18
Id.
235.
19
Id.
67
et
ss,
20
G.'wE
HEGEL,
Estbtique,
trad.
S.lanklvitch,
aris
1979,
vol. 1,
182
et
5.
adapte
le
texte
de
Hegel
en
supprimant
d'une
part
1es
allusions
subjecvit
du
J'ugement,
d'autre
part
l'ornithorynque
que
Cuer
avait
iini
par
faire
admetee
parmi
les
zzmmmigres.
11
est
probable
que
les
pzchydermes
sgurent
ici
pour
illustrer
la
lenteur
motrice,
peut-tre
aussi
1es larves,
nuis ce
n'est
ceruinement
pa5
le
cas
des
autres
exemples.
Le
passage
de
l'hybride
l'amphibie,
tout
en
maintenant
un
tabou
sur
1es
animaux
cliciles
cl%ser,
remphce
de5
organismes
dfectueux
par
des
tres
capables
de
se
mouvoir
facilement
d'un
lment
lkutre.
Dans
l'ensemble,
Rosenkrantz
met
en
scne
des
animaux qui
prsentent
un
danger
symbolique
pour
l'intgrit
du
corps
humain.
Outre
le
singe,
double
velu
et
lubrique
de
l'hornme, il
s'agit
d'tres
soit
visqueux,
comme 1es
mduses
et
1es
crapaucls,
soit
grouillants,
comme
1es
araignes
et
1es
racs,
au
point
qu'il
faut
se
demander
si
l'angoisse
fce
la
sexualit
ne
dtermine
pas
leur
choix.
La
laideur
suppose
de
l'homme
en
rection,
ne
tmoigne-t-elle
pas
d'une
cminte
comparable
de
l'agression?
S'il
en
est aasi.
on
retrouve
implicitement
chez
Rosenkmntz
l'associatn
du
Laid
et du
Mal,
mais
sous
la
forme
particulire
de
la
nvre.
Et
c'est
sans
doute
l
ce
qui
distingue
le
plus
son
attude
esthtique
de
celle
de
la
rforme
grgorienne.
Dans
ce
derer
cas,
il
n'est
pas
vmiment
possible
de
parler de
nvrose.
La
rpulsion
est
produite
par
cela
mme
qui
est
jug
mauvais,
savoir
la
sexuat,
et
par
ce
qui
la
reprscnte
dans
un
symbolisme
conscient.
11
y
a
certes
ambiwlence
face
la
sduction
du
Ma1,
mais
cette
ambivalence
eSt
son
tour
avoue:
l'instinct
sexuel
est
identis
comme
cause
d'ot.s
morbides,
qualifs
de
tentations,
et
1es
religietzx
utilisent
pour
se
calmer
des
remdes
appropris,
tels
que
la
prire,
le
jene
et
l'auto-iagellation.
Sous
deux
formes
assez
distinctes,
l'art
roman
et
l'esthtique
de
Rosenkrantz
associent
doncspun
de
manire
directeyrautre
malgr
ses
dngadomzle
Laid
et
le
Mal.
On
en
vient
se
demander
si
la
rencontre
est
signitkative,
si
une
esthdque
du
Laid
n'est
pas
toujours
plus
ou
moins
une
esthtique du
Mal.
On
peut
esayer
de
rpondre en
partant
de
deux
principes
qu'il
semit
long
et
(Iicile
dejuser
dans
un
bref
essai.Le
premier
est
de
ne
prsupposer
aucune
dfnition
du
Beau
et
du
Laid,
mais
seulement le
fait qu'
existe,
pour
une
conscience
et
dans
un
contexte
dtermins,
des
objets
beaux
et
laicls. Le
second
consiste
distinguer
le
Beau
artistique,
d
un
artiste
qui
choisit
des
matriaux et
1es
met
en oeuvre dans
une composition
ordonne,
et le Beau
naturel,
inhrent
aux
choses
qui,
darls
un
art
guratif,
sont
l'objet
de
la
reprsentation.
Qu'on
la
dfnisse
comme on
voudra,
la
hideur
doit
ncessairement
se
simer
dans
les
choses
extrieures
l'art
ou
dans
1es
uvres
d'art.
S'il
s'agit
d'art
guratif,
elle
se
situe
dans
les
choses
reprsentes,
relles
ou
izrmginaires,
ou
dans
la
manire
de
1es
reprsenter.
On
peut
admettre,
lorsque
l'uvre
est
de
caractre
fguratif,
que
le
Beau
et
le
Laid
proprement
rdstiques
sont
thoriquement
distincts
de la
beaut
ou
de
la
laideur
des
objet.s
reprsents.
insisuntes
la
COMPARIAIISON
2
(1996)
COMPARIAIISON
2 (1
996)
-
7/26/2019 Wirth Feio Roma Beleza-Deformidade
7/10
Ds lors,
le Laid artistique peut avoir
trois
causes.
11 se peut
que
l'artiste
choue simplement dans
la
qute du
Beau. 11
se
peut aussi
qu'il
rige la
laideur
en
norme esthtique ou,
plus
exactement,
qu'il dplace
la norme
esthtique pour faire admettre
comme
belle une
organisation
de
l'oeuvre
qui
contredit 1es jugemene
en vigueur. Le
pointillisme
et
le cubisme
procdent
certainement d'une telle volont
de
modifer
le
jugement
esthtique.
Mais il
se
peut
encore que l'ardste refuse d'accepter
ou d'tablir une norme du Beau,
qu'il
fasse du
ralisme
ou de
l'expression, par
exemple, le sens
unique
de
son
art,
considrant
l'une
ou
l'autre
de ces
fins
comme exclusive
de la
recherche
du Beau .
Dans aucun
de
ces trois
cas,
il ne
parat
souhaitable
de
parler d'une
esthtique
du Laid.
L'chec
de la
qute
du Beau prsuppose le Beau
comrne
norme esthque.
L'recon
de
la laideur en norme esthdque n'est qu'un
dplacement conflictuel
de
la norme
du Beau,
l nns formant cet te norme s' il
russit,
consdtuant
une
esthtique
laide plutt qu'une esthtique du Laid
s'zl'
choue. EnEn les
conceptns
de
l'art
qui
relvent d'une
autre
norme
que
celle du Beau dEnissent
l'art
comme
indpendant
de
l'esthtique. 11
s'agit
d'un phnomne
trs
rpandu depuis des dcenrlies, mais peu explicite. La
rfxnce
au
Beau semble en eget
tre
devenue dsute
et
inconvenante dans
la
critique d'art. Ds lors, l'art auquel on
f i- ai re ne
relve
plus
de
l'esthtique.
Du point
de
vue du Beau artistique, il
est
finalement contradictoire de
parler
d'une esthtique
du
Laid
et
Outologique
de
parler
d'esthtique
du Beau.
La question se
complique pour la reprsentation du Laid
naturel,
inhrent
aux objee. C
omment
les
caractres esthtiques
propres
aux objets
reprsents
se
sittzent-ilj par mpport ceux du systme
de
reprsenution? On admet en
gnrl que
la
reprsentation d'un objet
laid n'afcte
pas
la beaut de l'oeuvre
d'art. C'est dj
le
cas
de
saint
Bonavenmre
qui
prend
en
exemple la reprsenu't-
tion du
diab1e.21
En fait, i l semble dmontmble qu'elle l'aFecte en proportion
du
caractre
znimtque
de la
reprsentation
et en
proportion inverse de
l'imporunce
des
ingrdients pon rnimtkues
de
l'oeuvre.
Prenons en eFet 1es
cas
limites
de la
ressemblance
maximale
et
nrlimale
entre
l'objet
reprsent et l'uvre. La ressemblance
maximale
correspond
l'identit
des deux objets, un cas qui n'est pas exclure puisqu'il est
frquent
dans le
pop'art
et
dans ses drivs.
On
peut
trouver
dans
1es
muses des
reliefs
de repas en
dcomposition.
Pour un specuteur qui considre comme laid
ce
type
d 'obje t, on admet tra que le sentiment de la laideur 1ui est aisment
communiqu par l'uvre. Inversement,
dans le
cas
de la
ressemblance mini-
male,
telle qu'elle
a
t pratique
par
Dacla,
en metmnt des uvres sans
caractre
mimtique
en relation avec des objets par le truchement du titre, il
21
SalxT
BONAVENTURE,
Cbplrllenfufre des xsenteuces,
1.
1,
dis t: 31,
2, a. 1, q.
3 (d.
dc
Quaracchi,
vol. 1, 544
et s).
va de
5oi
que
l'oeuvre
n'est
pas
aFecte
par
la
laideur
ventuelle
de
l'objet,
sinon
travers
1es
assoctions
d'ides que le
titre
peut
suggrer.
Pour
revenir
l'exemple
roman,
1es
monstres
reprsents
communiquent
une
certaine
deformitas
l'oeuvre,
tand is que la
composition
artistique
fait
entrer ces
monstres
dans
une
gomeie
lgante qui
leur
connmunique une
formositas.
L'immense
majorit
des
'oeuvres d'art
fguratives 5e
situent
de
la
mme
manire quelque
part
entre
1e5
deux
lintes.
11
est
donc
raisonnable de
penser,
contmirement
ce
qui
est
aujourd'hui
une
ide reue,
que
la
beaut
et
la
hideur
des
objets
reprsents
aFecteni
celle
de
l'uvre
d'art.
Mieux
encore,
en
proportion
du
caractre
mimdque
de
l'uvre,
l'organisation
formelle
de
l'objet
se
confond avec
la
sienne. Si
le
Beau
artistique
est
distinct
de
la
beaut
naturelle
de
l'objet
reprsent,
il
n'en
est donc pas
indpendant. La
beaut ou
la
laideur
de
l'objet
d'art
Egumtif
relve
simultanment
des
normes du
Beau
arstique et
du
Beau
naturel.
Cela
dit,
nous
n'avons
pas
examin
le cas o,
loin
d'attnuer
la
laideur
par
des
moyens
artistiques,
l'artte
utise
ces
moyens pour
l'accentuer. 11
s'agit
de
la
caricature,
chre
Rosenkrantz.
Comme
il 1'a
bien vu,
ce
genre
n'oblit
pas
le
Laid
comme
norme,
mnis
dnonce h
laideur,
en
constituant la
ngadon
de la
ngation
du
Beau.
La
caricature,
en tant
qu'elle
est
une
caricature,
n'est
pas
belle
en
elle-mme,
mais fait
obliquement
rfrence
au
Beau. 11
semble
alors plus
judicieux
de
parler
d'un
art
du
Laid que
d'une
esthque
du
Laid.
Comme manifesuon
du
jugement
esthtique,
la
caricamre vise
eorimer la
laideur
du
Laid
et
corrme
ainsi
la
beaut
du Beau.
Sa
russite
ne
provoque
pas
le
sentiment
de
la
beaut,
mais
le
rire
complice.
Lorsque le
spectateur
n'admet
pas
le
jugement
esthdque
implicite,
par
exemple
dans
le
cms
d'une
caricamrejuge
inconvenante,
elle
choue
en
provoquant, non
pas
le
sendment
du
Iaaid,
mais la
colre
dewnt
le
procd. La
caricature
est
en
dfinitive
une
conrmadon
au
second
degr
d'une
esthtique
du
Beau.
Le
seul
cas
o
il
reste
lgitime de
parler
d'une
esthtique
du
Laid pour
des
uvres
d'art
concerne
celles qui
combinent le
Beau
artisque
et
le
Laid
namrel,
et
c'est
certainement
ce que
fait saint
Bernard en
parlant
defommsa
deformtas.
Mais
ici
encore,
il
faut
prcisenLouqu'un
peintre
fait
le
portrait d'une
personne
laide
et
attnue
1es
traits
disgracieux du
visage pour
la
sattsfaire.
il
ne
pmtique
pas
une
esthtique
du
Laid.
11
faut
pour
cela que
l 'ardste uttli '
se
intention-
nellement
des
objets
lais
dans
un
but
esthtique et
pas
n'importe
lesqueb. En
efl-et,
si
ces
objel
sont
univoquement
hicls,
i.ls
ne
pourror comme on l'a
lit,
qu'importerde
alaideurdansl'uvre
enproporuon
de son
camctre
nmdque.
11
semble
donc
que
la
queson de
l'esthtique
du
I-aid renvoie
ulmement
une
quivoque, ou
rnieux
une
ambivalence,
dans
la
dfnition
du
teaid
nattzrel.
Les
imprcations
de
saint
Bernard
concernent le
choix des
objets
reprsents, rels,
comme
1es
singes
qu'il
n'aime pas
p lus que
Rosenkrantz.
ou
COMPARIAIISON
2
(1996)
COMPARIAIISON
2 (1996)
-
7/26/2019 Wirth Feio Roma Beleza-Deformidade
8/10
imaginaires
comme
1es
cenuures
hybrides,
ou
1es
sirnes hybrides
et
amphibies.
Le
jugement
port
sur
leur reprsentation trahit un
conit.
Si ce
conit tait
interne
l'esthtique,
il
prendrait
cerminement
une
forme moins
vive. On
peut,
par
exemple,
prfrer le
Sublime l'Agrable
ou l'inverse,
sans pour
auunt
rejeter l'un ou
l'autre
dans
le
Laid.
L'ambivalence de saint
Bernard
eaduit
en
fait
la
rpression
d'un
plaisir
esthtique
pour des
z'aisons
qu'il faut
chercher dans
l'ordre
de la morale.
On
ne
voit pas
quelle
autre
instance
condamnemit
certaines
reprsentations
comme laides,
alors mme
qu'on leur
reconnat une
beaut,
et ce
sont
bien
les
reprsentations tentatricej
du Ma1
qui
sont
ici
dsignes
comme
belles et
laides
la fois.
L'atitude de
Rosenkrantz
montre un
parasitage
compamble,
mais
nvroque,
de
l'esthtique
par l
momle.
Compte
tenu
de
son
puritanisme,
il
est tmnge
de le
voir manifester
la plus grande
tolrance dans
la sphre du
comique
caricamral. Comment
peut-on
en
eget
rejeter
ce
point la sexualit
et ce qui
l'voque,
la
frivolit
de
la
Pucelle
d'Orlans ou
de la
posie
de Parny,
tout en
aclmmnt
sans
rsezve
le
thtre
d'Aristophane? C'est
clairement
l'association
du
ricule et
de
l'obscne qui
fait
pour
Rosenkrantz
la
diflrence.
Ds lors
qu'il
croit
percevoir une
prsentation
rprobatrice
de
l'obscne
chez le
comique
grec, il
peut
en
jouir sans
scnzpules. S'il
dnonce
le rire
frivole, i l
S'accommode
du
rire
grivois.
En
toute rigueur
logique.
il
est
contmdictoire
de
parler
d'esthtique
du
Tmld.
Cette expression
n'est
lgitime
que
sous
la
forme
rhtorique
de
l'oxymore,
tout comme.
jmosa
deformitas,
car on
ne
voit
pas ce
qu'elle pourmit
dsigner
d'auee
qu'une
esthque du Mal. Le
glissement
s'opre
par l'amalgame entre
le MaI
et le
Laid,
te1
qu'on
le
pmdque dans
l'ducaon
des
enfant.
Les
parents
et
les
pdagogues
s'applkuent
par
un
te1
procd
leur faire
prouver
de la
rpulsion
pour
1es
actes
qu'ils condamnent,
mais qui
pourraient leur
donner
sans cela un
plaisir dpourvu
de
gne.
Comme
cette
gne
n'exclut
pas
la
persistance du plaisir,
la
reprsenotion ngative
de
l'objet
du
dsir
devient
sduisante,
tandis
que
sa
reprsentation
positive
qui
contredit
l'amalgame
est
rejete
comme
choquante. Les
contlitions
sont
alors
runies
pour que
la
simple
volont
de
plaire
conduise
l'mbivzence
esthtique.
Le
dcor
fantas-
que
des
glises romanes illustre
remarquablement
ce fait gnral. 11 serait
dicile
juster
pour
sa
valeur didactique
de
sorte que saint
Bernard l'oppose
au livre
au
lieu
d'y
voi r une
fbible
des
illettrsv.
En revanche,
il
reconnat sa
sduction et en
tmite
dans le contexte
plus gnral
des
moyens
arttiques
par
lesquels
1es
glises
riches
s'enrichissent encore
plus. On
peu t donc
lgitimement
supposer que la
rforme
grgorienne
tir e un prot
matriel
du
clivage moral
et
esthdque qu'elle
produit eze-mme l'aide
de
telles images.
Univenit de
Gerl'e
Jiirgen
Nieraad
Apotheosen
des
Untergangs..
das
Erhabene
o.
Das
Erhabene
hat
Konjunkmnl
Im
antiken
Verstndnis
eine
rhetorische
Technik
zur
Erhhung
der
Schnheita
steigt
es
im
18. Jahrhundert
zum
Medium
der
Bewsltigung
iiberwltigender
Erfahrungen
auf. In
der
sthetik
der
Moderne
wird
es
zum
Statthalter
einer
anders
nicht
mehr
kommunizier-
baren
Wahrheit,
um
schlielkich
in
der
Postmoderne
ein
Geschehen
der
reinen
Pr:senz zu
indizieren. In
all
diesen
Figuren
hat das
Erhabene
den
Chamkter
eines
Ereignisses,
das
den
gesicherten
Ezhnmgszusammenhang
unterbricht.
eines
Ausnahmezustandes, der den
Bestand
des
Subjekts
gefhrdet,
dabei
Lust
und
Anpt
provozierend
und
zuletzt
Glck
erzeugend.
Solches
Gliick
entsteht
flir
das 18.
Jahrhundert
aus
der
Selbstarnution
des
Vernunftsubjeke
im
Untergang des
:sthetischen
Subjekts,
fr clie
Moderne
in
dessen
Standhalten
gegeniiber
der
unveegbaren
Wahrheit
des
Kunstwerb.
fr
die
Postmoderne
im
Untergang
des
Erkenntnissubjekts
in
der
sthetischen
Pisenz.
Das
Erhabe-
ne bietet
also
die
Arenz, in der
Cogito-subjekt
und
ssthetisches
Subjekt
zum
lampf auf
Leben
und Tod
antreten
-
ein
lampf
mit
wechselnden
Fronten
und
Ergebnissen,
denen dieser
Aufsatz,
im
AnscluB
an
das
dazu
bereie
mo-
nographisch
AusgeRhrtez,
nachgehen
will.
1.
Kunst
und
Litcmtur
sind
seit dem
neuzeidichen
Einsatz des
theoriege-
leiteten
Diskurses
ber
sie
subsunriell
nt
der
Vorstellung
des
Schnen ver-
kniipft
-
und
zwar
im
Horizont
iner Philosophie
des
Guten, Wahren und
Schnen, die
erstmals
mit
lang
anhaltender
Autorit;t
Platon
instnzmentiert
1
Vgl.
J.-L.
NANCY
(Hg.),
D/
sublitt6e. Paris
1988)
Ch.
PRIES
(Hg.).
Das
Er/luetle.
Zwcen
Gre/zel/infr
und
Gr4enwan,
Weinheim
1989,-
M.I.I
AGUADO,
Xsthetik
des
Erbabenen.
Burke,
Kant,
Adorno,
Lyotard,
Wien
1994.
ZJ..
NIERAAD,
Dfe
Spur
&r
Gewalt. Zur
Gescbicbte keJ
Scbreckltett
in
der
Hteratur
und
i'rcr
l-beortk,
Liineburg
1994.
COMPARIAIISON
2
(1996)
OMPARIAIISON 2
(1996)
19
-
7/26/2019 Wirth Feio Roma Beleza-Deformidade
9/10
Trable
des
rnatires
Advisory
board
Gabriele
Aldo Bertozzi
(Pescara), Yves
Chevrel
(Paris),
Hans-lost
Frey
(Ziirich),
Armando Gnisci gkoma),
Gerhart von
Graevenitz
(Konstanz), Werner Hamacher
(Baltimore), Ernest
Hess-Liittich (Bern),
Ferdinand van Ingen (Amsterdam),
Wolfgang Iser
(Konstanz), Renate Lachmann
tKonstunzl,
Claudio Magris
(Trieste),
Maria
Moog-Grinewald
(Tbingen),
Wainer
Ngele
(Baltimorel,virgilNemoianu
(Washington), George
Steiner (Genve),
Karlheinz Stierle (Konstanz), George Hugo
Tucker (lkeading),
Mario J.valds (Toronto),
Giannivattimo (Torino).
Editor:
Michaellakob, Institut
fkir
Germanistik
an
deruniversitt Bern,
Unitobler, Linggass-
Stasse 49, CH-3000
Bern 9,
Marmging Editor: Maum
Formica
Astetiken
des
Hsslicen
1
Jean
irth,
Tormosa
de
ormita.
'
pf.l
I'esthiue
dll/ lat-l
1'
'
/
nc
r/rppl;',;:
.-....................-...............................................
T
2.
J'rgen
Niemad,
Apotheosen
des
Unteanges:
das
Erabene---v...
......-
......,
.,
3.
Paola
egretti,
esex
sunt
ufle
off
Dominus
et
l*N1g.ll1
detestatbtr
flll'r?1l
Pl'll.))
$e.p
zlrarpll-rlllff//
c
lf
r6tt
le/l't,lztl
()i
............ ............. ........-.. ............. ....-...-.. ..
:5
5
4.
Hans
R..
Brittnacher,
Paranoia J
iqhetisches
Gesetz.
Das
jerarce
Universum
des
f-?ward
Pillips
f-atppet'sral
.
... .
. . . .
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. .
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51
5.
George
Hugo
Tucker,
Bqon
Beauty.
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estetic
0.t-
tlte
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tt
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Peter
Lang AG,
Europischer
Verlag
der Wissenschaften
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Bern
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ISBN 3-906757-71-4
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Peter Lang
AG,
European
Acadernic
Publishers,
Berne 1997
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