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2 e trimestre 2016 n° 328

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2 e t r imes t re 2016 n° 328

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Revue éditée par le Ciradn° 328 / 2e trimestre 2016

Rédacteur en chef Jacques Tassin

Coordination éditoriale Jean-François Trébuchon

Appui scientifique en botanique Michel Arbonnier (Cirad)

Comité de rédaction Philippe Chardonnet François Fromard Antoine Galiana

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Correcteur Jacques Bodichon

Traducteurs Ilona Bossanyi Luis Carvajal

Service de presse Sylvie Vago Laurence Campas

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Directeur de publication Michel Eddi

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Daniellia oliveri dans la forêt classée des Trois Rivières.Photo S. G. C. Adjahossou.

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B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )

1 SOMMAIRE

ÉDITORIAL La question de l’impact des pistes d’exploitation forestière 3 J. Tassin

LE POINT SUR… La destruction du couvert forestier consécutive à l’exploitation forestière 5 de bois d’œuvre en forêt dense tropicale humide africaine ou américaine J. Estève

Les pistes forestières en forêt tropicale : une synthèse de la littérature en anglais 13 et en français met en lumière une réduction des impacts environnementaux grâce aux techniques d’ingénierie améliorées F. Kleinschroth, S. Gourlet-fleury, V. Gond, P. Sist, J. R. Healey

La courte histoire oubliée du caoutchouc à Madagascar : la première controverse 27 entre conservation de la biodiversité et exploitation des ressources naturelles P. Danthu, H. Razakamanarivo, B. Deville-danthu, L. Razafy fara, Y. Le roux, E. Penot

Utilisation du charbon de bois comme principale source d’énergie 45 de la population urbaine : un sérieux problème pour la conservation du couvert forestier au Burundi F. Bangirinama, B. Nzitwanayo, P. Hakizimana

Selection d’arbres « Plus » pour la production de variétés de teck génétiquement 55 améliorées au Bénin et au Togo A. D. Kokutse, A. D. Akpenè, O. Monteuuis, A. Akossou, P. Langbour, D. Guibal, M. F. Tomazello, E. Gbadoe, G. Chaix, K. Kokou

Efficacité des aires protégées dans la conservation d’habitats favorables prioritaires 67 de ligneux de valeur au Bénin S. G. C. Adjahossou, G. N. Gouwakinnou, D. T. Houehanou, A. I. Sode, A. Yaoitcha, M. Houinato, B. Sinsin

VOS LECTURES 12 – 44 – 54 – 77

L’homme et les forêts tropicales, une relation durable ? 78 Singer B. (coord.)

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2 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )CONTENTS

EDITORIAL Impacts of logging roads in tropical forests 3 J. Tassin

FOCUS ON… Destruction of forest areas as a result of logging and harvesting in African 5 or American dense tropical rainforests J. Estève

Logging roads in tropical forests: Synthesis of literature written in French and English 13 highlights environmental impact reduction through improved engineering F. Kleinschroth, S. Gourlet-fleury, V. Gond, P. Sist, J. R. Healey

The short and forgotten history of rubber in Madagascar: the first controversy 27 between biodiversity conservation and natural resource exploitation P. Danthu, H. Razakamanarivo, B. Deville-danthu, L. Razafy fara, Y. Le roux, E. Penot

Charcoal as the main source of fuel for city dwellers: a serious problem 45 for the conservation of Burundi’s forest cover F. Bangirinama, B. Nzitwanayo, P. Hakizimana

Selection of Plus trees for genetically improved teak varieties produced 55 in Benin and Togo A. D. Kokutse, A. D. Akpenè, O. Monteuuis, A. Akossou, P. Langbour, D. Guibal, M. F. Tomazello, E. Gbadoe, G. Chaix, K. Kokou

Effectiveness of protected areas for the conservation of favourable 67 and priority habitats for valuable tree species in Benin S. G. C. Adjahossou, G. N. Gouwakinnou, D. T. Houehanou, A. I. Sode, A. Yaoitcha, M. Houinato, B. Sinsin

BOOK REVIEW 12 – 44 – 54 – 77

L’homme et les forêts tropicales, une relation durable ? 78 Singer B. (coord.)

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La question de l’impact des pistes d’exploitation forestière

Dans le langage commun, les pistes forestières sont syno-nymes de fragmentation, de couloirs d’accès aux popula-tions humaines ou aux espèces invasives, voire plus sim-plement d’atteintes à l’intégrité de zones restées jusque-là à peu près intactes. Est-ce si simple cependant ? De quoi sont directement responsables les pistes forestières en milieu tropical ? Et leurs impacts demeurent-ils réellement irréversibles ? Dans ce numéro 328 de Bois et Forêts des Tro-piques, nous proposons deux articles de synthèse qui, sans prétendre faire le tour de telles questions, apportent toute-fois de très intéressants éléments de réponse.Le premier est une traduction en anglais d’un article datant de 1983, écrit par Jean Estève, alors qu’il était chef de division au centre technique forestier tropical (CTFT). Au-delà de la seule question de l’ouverture de pistes, son article porte plus géné-ralement sur l’impact de l’exploitation forestière sur le cou-vert forestier. Jean Estève ne prend guère de gants, soulevant une vraie question : « Qui est donc responsable ? L’exploitant forestier qui, par l’intermédiaire de son réseau routier, favo-rise le désenclavement de zones de plus en plus éloignées, facteur de développement économique du pays, ou (…) la Puissance publique, par l’absence de plans d’utilisation des sols et de développement intégré sylvo-agricole ? » Certains lecteurs y verront de la sagesse, d’autres de la provocation, mais on ne pourra en tout cas reprocher à l’auteur d’avoir, au-delà de toute appréciation personnelle, soigneusement chiffré ses estimations dans la seconde partie de son article. Il y précise en outre que les pistes affectent certes le sous-bois mais préservent le couvert, les arbres de gros et moyen diamètre étant pour des raisons de coût soigneusement évi-tés lors de l’aménagement des pistes de débardage.Le second article est le fruit d’une analyse bibliographique fouillée et originale, mettant en vis-à-vis des productions françaises et anglo-saxonnes datant parfois de plus d’un demi-siècle. Son auteur principal, Fritz Kleinschroth, est un jeune chercheur allemand. Avec ses co-auteurs, il a analysé dans quelle mesure la bonne gestion de l’infrastructure rou-tière apparaît déterminante dans la réduction des impacts de l’exploitation forestière, et quelles perspectives et voies d’amélioration pouvaient en être dégagées. Mais il conclut que notre connaissance réelle du devenir à long terme des pistes forestières ouvertes dans des paysages forestiers reste encore très lacunaire. Il revient aux lecteurs d’appré-cier eux-mêmes dans quelle mesure les études conduites par les forestiers français ou anglo-saxons diffèrent entre elles. Du moins peut-on malgré tout évoquer le grand oubli par les forestiers français de la faune sauvage (qu’Estève semble lui-même occulter dans son article), mais aussi, en retour, l’approche moins aménagiste (et pourtant indispen-sable) de leurs homologues anglo-saxons.Pour ces derniers, la littérature scientifique et technique forestière française reste mal accessible. Ces deux articles de grande qualité leur apporteront des éclairages utiles pour poursuivre au-delà de toute barrière linguistique la réflexion autour de l’impact et de l’aménagement des pistes d’exploi-tation en forêt tropicale.

Impacts of logging roads in tropical forests

Logging roads are generally seen as synonymous with fragmentation, because they open up forests to human populations and invasive species, or simply because

they damage the integrity of forest areas that had remained virtually intact until then. But is the matter really so simple? What in fact are logging roads directly responsible for in tropical forests? And are their impacts irreversible? In this issue of Bois et Forêts des Tropiques, we publish two syn-thesis articles which, without claiming to be exhaustive, offer valuable insights into the matter.The first is a translation into English of an article written in 1983 by Jean Estève, a divisional head with the Centre Tech-nique Forestier Tropical (CTFT) at the time. Over and above the matter of opening up logging roads as such, his article looks into the impact of logging on forest cover as a whole. Jean Estève raises a fundamental question, and does not beat about the bush in doing so: “Where does the responsi-bility lie? With logging companies, whose network of log-ging roads open up access to ever more remote forest areas to contribute to the country’s economic development (...), or with the public authorities and their failure to implement land use plans and integrated forestry and agricultural deve-lopment?” While some readers will see wisdom here and others provocation, there can surely be no criticism of the carefully objective figures the author provides in the second part of the article. He also points out that while logging roads certainly have an impact on the understory, they do not destroy the canopy, as trees of large and average diame-ter are carefully avoided when clearing for skidding tracks, for reasons of cost.The second article is the fruit of a detailed and original analy-sis of bibliographic material to compare French and English publications that sometimes date back half a century. In the analysis, the main author, Fritz Kleinschroth, a young Ger-man researcher, and his co-authors show the decisive role of good management of road infrastructure in reducing the impacts of logging operations, and point to prospects and possibilities for improvement. In his conclusion, however, Kleinschroth points out that we actually know very little about what really happens to forests in the long term after logging roads have been opened up. Our readers will judge for themselves how far the English- and French-language stu-dies differ in approach, although we feel it is worth pointing to the glaring absence of fauna management in the French studies (which Estève also appears to ignore in his article), and on the other hand, to the lack of emphasis on planning (essential though it is) in the English-language counterparts.A final point is that scientific and technical forestry litera-ture in French is not easily accessible to English-speakers. We hope that these two high quality articles published in translation will help to overcome the language barrier to dis-cussions on the impacts and construction of logging roads in tropical forests.

Jacques TassinRédacteur en chef/Chief Editor

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )

3 ÉDITORIAL

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Bois et forêts des tropiques has been disseminating knowledge and research results on forests in hot regions. This periodical is positioned at the interface between research and development, and thus draws its readership from every branch of the forest-environment sector.

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Photo P. Chardonnet.

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Jean Estève1

1 Head of Resource Mobilization Division Centre Technique Forestier Tropical (Cirad) France

Please cite as: Estève A. (2016). Destruction of forest areas as a result of logging and harvesting in African or American dense tropical rainforests (P. Biggins, Trans.). Bois et Forêts des Tropiques, 328: 5-11.

Destruction of forest areas as a result of logging

and harvesting in African or American dense tropical

rainforests

Photo 1.Tropical forest logging road.Photo Laurent, 1983.

BOIS E T FORÊTS DES TROPIQUES , 2016 , N° 328 (2)

IMPACT DE L’EXPLOITATION FORESTIÈRE / LE POINT SUR… 5

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J. Estève P. Biggins (Trans.)

RÉSUMÉLA DESTRUCTION DU COUVERT FORESTIER CONSÉCUTIVE À L’EXPLOI-TATION FORESTIÈRE DE BOIS D’ŒUVRE EN FORÊT DENSE TROPICALE HUMIDE AFRICAINE OU AMÉRICAINE

Il est devenu habituel de lire dans les médias des articles accusant l’exploitation fores-tière d’être le moteur principal de la dispari-tion des forêts tropicales. Ce raccourci trom-peur est imputable à une méconnaissance des réalités forestières, d’une part, et à un amalgame entre l’exploitation forestière et le défrichement agricole, d’autre part. L’ob-jet de cet article rédigé par un praticien fami-lier du contexte forestier tropical était d’éva-luer l’impact de l’exploitation forestière sur les forêts denses tropicales humides, dans les deux continents africain et améri-cain. Par souci d’exactitude, les phases de l’exploitation ont été distinguées : installa-tion de la base vie, constitution du réseau routier de vidange des bois, réalisation des opérations d’exploitation proprement dites. Des scénarios ont été distingués en fonction de la richesse de la forêt, dont le volume ré-colté varie de 3 à 15 m3/ha. Ces estimations confirment que la destruction du couvert fo-restier demeure si faible qu’à l’exception de situations radicales l’exploitation forestière ne constitue pas une menace pour le main-tien durable des forêts tropicales. La mise en place des réseaux routiers et de pistes de débardage affecte de 4,5 à 5,5 % du couvert forestier. Les surfaces des trouées consé- cutives à l’abattage ne dépassent jamais 4 % du couvert, et restent inférieures à 2 % pour les forêts riches ou de richesse moyenne. L’exploitation forestière n’est donc direc-tement responsable que de la destruction de 5,5 à 8,5 % du couvert forestier. Dans le cas de forêts riches, des exploitations fores-tières successives peuvent certes atteindre 12 à 16 % du couvert forestier. Mais c’est alors sans compter sur la dynamique de reconstitution de la biomasse opérant natu-rellement entre deux séquences d’exploi-tation. En Asie du Sud-Est où l’exploitation est plus intensive en raison d’un potentiel commercial très élevé, la reconstitution du couvert est acquise en 20 ans. Si la valeur économique d’une forêt dense tropicale humide diminue avec l’exploitation, ses va-leurs biologique et écologique restent quant à elles sensiblement intactes.

Mots-clés : dégradation forestière, défo-restation, piste forestière, chantier forestier, aménagement forestier, exploitation fo-restière, Afrique, Amérique du Sud.

ABSTRACTDESTRUCTION OF FOREST AREAS AS A RESULT OF LOGGING AND HARVESTING IN AFRICAN OR AMERICAN DENSE TROPICAL RAINFORESTS

Articles in the media that point to logging as the main driver of tropical forest loss have become commonplace. However, this is a misconception that can be attributed to inadequate knowledge of actual forest con-ditions on the one hand, and to the confla-tion of logging and agricultural clearance on the other hand. This article, written by a practitioner with a thorough knowledge of the tropical forest context, sets out to assess the impacts of logging on dense tropical rainforests in Africa and South America. In the interests of accuracy, the article distinguishes between the different phases of a logging operation: establish-ment of the base camp, building of logging roads to ship out the timber and actual felling. Different scenarios are described according to the richness of forest environ-ments, where harvested volumes vary from 3 to 15 m3/ha. These estimations confirm that the destruction of forest cover is so low that, except in radical situations, logging is not a threat to the sustainability of tropical forests. Opening up road networks and log-ging roads affects 4.5% to 5.5% of forest cover. Clear-felled areas never exceed 4% of the forest cover and the figure drops to less than 2% in highly or moderately species-rich forests. Logging is therefore directly responsible for only 5.5% to 8.5% of forest destruction. Although the figure can rise to 12% to 16% in rich forest envi-ronments, it does not take into account the natural dynamics of biomass reconstitution between logging sequences. In Southeast Asia where logging is more intensive due to very high commercial potential, forest cover reconstitutes within 20 years. While the economic value of dense tropical rain-forests declines with logging, their ecologi-cal and biological value remains virtually intact.

Keywords: forest degradation, deforesta-tion, logging road, logging site, forest plan-ning, logging, Africa, South America.

RESUMEN

DESTRUCCIÓN DE ZONAS FORESTALES DEBIDO AL APROVECHAMIENTO FORESTAL EN LAS SELVAS TROPICALES DE ÁFRICA O AMÉRICA

Se ha vuelto habitual leer en medios de comunicación artículos que acusan al apro-vechamiento forestal de ser el principal im-pulsor de la desaparición de los bosques tropicales. Este falso atajo se debe al desco-nocimiento de las realidades forestales, por una parte, y a la amalgama entre aprovecha-miento forestal y desmonte para fines agrí-colas, por otra. El objetivo de este artículo, redactado por un especialista conocedor del medio forestal tropical, consistía en evaluar el impacto del aprovechamiento forestal en los bosques lluviosos tropicales de África y América. Para lograr una mayor precisión, se diferenciaron las fases del aprovechamien-to: instalación del campamento, apertura de la red de caminos para la extracción de madera y operaciones de aprovechamiento propiamente dichas. Se contemplaron dis-tintas situaciones según la riqueza del bos-que, ya que el volumen recogido varía de 3 a 15 m3/ha. Estas estimaciones confirman que la destrucción de la cubierta forestal permanece tan baja que, exceptuando al-gunas situaciones extremas, el aprovecha-miento forestal no supone ninguna amena-za para el mantenimiento sostenible de las selvas tropicales. La creación de caminos y vías de saca afecta del 4,5 al 5,5% de la cubierta forestal. Las áreas de los claros de tala no superan nunca el 4% de la cubierta forestal y permanecen por debajo del 2% en los bosques ricos o de riqueza intermedia. Esto significa que el aprovechamiento fo-restal sólo es directamente responsable de la destrucción del 5,5 al 8,5% de la cubierta forestal. Aunque es cierto que, en el caso de los bosques ricos, los sucesivos aprove-chamientos pueden afectar del 12 al 16% de la cubierta forestal, este dato no tiene en cuenta la dinámica de reconstitución de la biomasa que transcurre naturalmente entre dos períodos de aprovechamiento. En el su-deste asiático, con un aprovechamiento más intenso debido un potencial comercial muy alto, la reconstitución de la cubierta forestal se efectúa en 20 años. Si el valor económico de los bosques lluviosos tropicales dismi-nuye con el aprovechamiento, los valores biológicos y ecológicos permanecen prácti-camente intactos.

Palabras clave: degradación forestal, defo-restación, pista forestal, campamento fores-tal, ordenación forestal, aprovechamiento forestal, África, América del Sur.

BOIS E T FORÊTS DES TROPIQUES , 2016 , N° 328 (2)

FOCUS ON… / FOREST DEGRADATION & LOGGING ROAD6

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Logging roads in tropical forests: Synthesis of literature written in French

and English highlights environmental impact reduction through improved engineering

Photo 1.Newly constructed logging roads in south east Cameroon and northern Republic of Congo. a: Primary road making permanent access to the forest. b: secondary (dead-end) road built for temporary use to collect timber from log landings (here stored on the road side).Photos F. Kleinschroth.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )

13 PISTES FORESTIÈRES DANS LES FORÊTS TROPICALES / LE POINT SUR…

Fritz Kleinschroth1, 2, 3

Sylvie Gourlet-Fleury1

Valéry Gond1

Plinio sist1

John R. healey2

1 CiradUPR BSEFCampus international de Baillarguet34398 Montpellier Cedex 05France

2 Bangor UniversitySchool of Environment, Natural Resources and GeographyBangor, GwyneddLL57 2UWUnited Kingdom

3AgroParisTechCentre de MontpellierAgropolis International648 rue Jean-François Breton34093 MontpellierFrance

a

b

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RÉSUMÉ

LES PISTES FORESTIÈRES EN FORÊT TROPICALE : UNE SYNTHÈSE DE LA LITTÉRATURE EN ANGLAIS ET EN FRANÇAIS MET EN LUMIÈRE UNE RÉDUCTION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX GRÂCE AUX TECHNIQUES D’INGÉNIERIE AMELIORÉES

Les pistes forestières sont considérées comme des causes majeures de dégrada-tion des forêts en raison de leurs impacts directs et indirects sur le fonctionnement et la diversité des écosystèmes. Compte tenu de l’importance de l’exploitation forestière tropi-cale dans le monde, la bonne gestion de l’in-frastructure routière est cruciale pour réduire les impacts environnementaux associés à ces activités tout en réduisant les coûts des opé-rations. Notre étude visait à analyser comment la question des pistes de débardage avait été traitée dans la littérature scientifique. Des études publiées depuis 65 ans, la plupart en français, dans la revue Bois et Forêts des Tro-piques (BFT), ont été comparées à une série d’études plus récentes extraites des bases de données Scopus et Web of Knowledge. La moitié des articles BFT datent d’avant 1972, alors que les bases de données plus géné-ralistes indiquent une augmentation régu-lière, depuis cette date, du nombre d’articles publiés sur ce thème, qui atteint aujourd’hui un niveau record. Sur l’ensemble de la biblio-graphie, nous avons sélectionné, à des fins d’évaluation critique, 126 articles traitant des impacts et de la gestion des pistes forestières tropicales. Les articles de BFT se caractérisent par une attention particulière portée à des questions pratiques d’ingénierie, tandis que de nombreux articles rédigés en anglais se concentrent sur l’identification des impacts sur les écosystèmes forestiers. Les impacts environnementaux liés aux pistes forestières proviennent de la destruction du couvert pen-dant leur construction, de l’accroissement des effets de lisière, de l’érosion des sols, de la perturbation de la faune et de l’accès plus facile aux forêts pour la chasse et la colonisa-tion agricole. Nous présentons, sur la base de cette revue de la littérature, une liste de recommandations permettant de réduire ces impacts. En conclusion, nous constatons, que malgré l’intérêt continu pour le sujet des pistes forestières, nous savons très peu de choses sur leur devenir à long terme dans les paysages forestiers.

Mots-clés : gestion forestière durable, exploitation forestière à faible impact, écologie des pistes, exploitation sélective, dégradation forestière, conservation de la biodiversité, sols.

ABSTRACT

LOGGING ROADS IN TROPICAL FORESTS: SYNTHESIS OF LITERATURE WRITTEN IN FRENCH AND ENGLISH HIGHLIGHTS ENVIRONMENTAL IMPACT REDUCTION THROUGH IMPROVED ENGINEERING

Logging roads are considered to be a major cause of forest degradation because of their direct and indirect impacts on ecosystem functioning and biodiversity. Given the pre-valence of logging in tropical forests around the world, effective road management is of crucial importance to reduce both log-ging-related environmental impacts and the costs of logging operations. Through a review of the literature, our study analysed how logging roads have been addressed in scientific articles to date. We compared studies published over the past 65 years in the Bois et Forêts des Tropiques journal (BFT), mostly written in French, with a range of more recent articles from the Scopus and Web of Knowledge databases. Half of the articles in BFT were published before 1972, while the more generalist databases show a steady increase in publications on the sub-ject since then, up to the current peak num-ber. From the entire body of literature, we selected 126 articles dealing with impacts and management of logging roads in tro-pical forests around the world for critical appraisal. The BFT articles were characte-rized by a strong focus on practical issues in forest road engineering, while the focus of many publications written in English was on the identification of road impacts on forest ecosystems. Road-related environmental impacts stem from the loss of forest cover during construction, the increase in edge effects, soil erosion and interference with wildlife, as well as from the resulting easier access to the forest for hunting and agricul-tural colonization. Based on this review, we present a list of recommended measures to reduce these impacts. We conclude that, despite the continuing attention given to the subject of logging roads, little is known about how they evolve in the forest lands-cape over the long term. Keywords: sustainable forest management, low-impact logging, road ecology, selective logging, forest degradation, biodiversity conservation, soils.

RESUMEN

LAS VÍAS FORESTALES EN BOSQUES TROPICALES: UNA SÍNTESIS DE LA BIBLIOGRAFÍA EN INGLÉS Y FRANCÉS EVIDENCIA LA REDUCCIÓN DE IMPACTOS AMBIENTALES MEDIANTE TÉCNICAS DE INGENIERÍA MEJORADAS

Las vías forestales son consideradas como una de las principales causas de la degra-dación de los bosques por sus impactos directos e indirectos en el funcionamiento y diversidad de los ecosistemas. Dada la importancia del aprovechamiento forestal tropical en el mundo, una buena gestión de la red vial es crucial para reducir sus impac-tos ambientales y, al mismo tiempo, el costo de las operaciones. Este estudio pre-tende analizar cómo el tema de los caminos forestales había sido tratado en la literatura científica. Se compararon estudios publi-cados en los últimos 65 años, la mayoría en francés, en la revista Bois et Forêts des Tropiques (BFT) con una serie de estudios más recientes sacados de las bases de datos Scopus y Web of Knowledge. La mitad de los artículos de BFT son de antes de 1972, mientras que las bases de datos más generalistas muestran, desde esa fecha, un aumento constante de las publicacio-nes sobre el tema que alcanza hoy un nivel récord. De todo el corpus bibliográfico, se seleccionaron para su valoración crítica 126 artículos sobre el impacto y la gestión de las vías forestales tropicales. Los artículos de BFT se caracterizan por un marcado enfo-que en los aspectos prácticos de ingeniería, mientras que muchos artículos redactados en inglés se centran en la identificación de impactos en los ecosistemas forestales. Los impactos ambientales vinculados a las vías forestales se derivan de la destrucción de la cubierta forestal durante su realización, el incremento de los efectos de borde, la ero-sión del suelo, la perturbación de la fauna y el acceso más fácil a los bosques para la caza y colonización agrícola. Basándonos en esta revisión, presentamos una lista de recomendaciones para reducir estos impactos. En conclusión, observamos que, a pesar del continuo interés por el tema de las vías forestales, no sabemos mucho sobre su evolución a largo plazo en los pai-sajes forestales.

Palabras clave: manejo forestal sostenible, aprovechamiento forestal de bajo impacto, ecología de vías forestales, tala selectiva, degradación forestal, conservación de la biodiversidad, suelos.

F. Kleinschroth, S. Gourlet-Fleury, V. Gond, P. Sist, J. R. Healey

14 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )

FOCUS / LOGGING ROADS IN TROPICAL FORESTS

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The short and forgotten history of rubber in Madagascar: the first controversy between

biodiversity conservation and natural resource exploitation

Illustration 1.A remarkable specimen of Euphorbia intisy and collector near Fort-Dauphin (not dated) (Doc. XI. Ba n° 48, Fonds Grandidier, Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza, Antananarivo, copyright PBZT).

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )

27 HISTOIRE DU CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR / LE POINT SUR…

Pascal Danthu1, 2, 3

Herintsitohaina Razakamanarivo3, 4, 5

Bernadette Deville-Danthu2

Lala Razafy Fara4

Yannick Le Roux6

Éric Penot3, 7

1 CiradAvenue Agropolis34398 Montpellier Cedex 5 France

2 CiradDirection régionaleBP 853, AntananarivoMadagascar

3 CiradDP Forêts et BiodiversitéBP 853, AntananarivoMadagascar

4 École Supérieure des Sciences AgronomiquesDépartement des Eaux et ForêtsBP 3044AntananarivoMadagascar

5 Laboratoire des Radio-isotopesRoute d’AndraisoroBP 3383AntananarivoMadagascar

6 Projet FormaSCACAmbassade de France à Madagascar present address:Ministère des Affaires Etrangères29 rue de la Convention75732 Paris Cedex 15France

7 CiradUMR Innovations34398 Montpelier Cedex 5France

Page 12: 2 trimestre 2016 n° 328 - Ciradbft.cirad.fr/pdf/res328.pdf · 2 BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2016, N° 328 (2) CONTENTS EDITORIAL Impacts of logging roads in tropical forests 3

RÉSUMÉ

LA COURTE HISTOIRE OUBLIÉE DU CAOUTCHOUC À MADAGASCAR : LA PREMIÈRE CONTROVERSE ENTRE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ ET EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES

Madagascar fut entre 1891 et 1914 une zone de production de caoutchouc sylvestre destiné à l’exportation vers l’Europe. Le poids de Madagascar dans le commerce mondial resta toujours modeste, mais cette activité eut des conséquences écologiques importantes. De nombreuses espèces endé-miques furent exploitées, dans une optique de productivité immédiate et maximale sans prise en compte de notion de gestion durable. Cet épisode représentant l’un des premiers cas d’exploitation des ressources biologiques malgaches à des fins indus-trielles a été l’un des éléments déclencheurs de la prise de conscience de la valeur de la biodiversité malgache et des menaces induites par des activités humaines mal contrôlées. Il aboutit à la promulgation d’une législation très répressive et coerci-tive à l’endroit des populations locales dési-gnées comme principales responsables. Mais les naturalistes jugèrent les décisions politiques inefficaces. Ils développèrent alors un discours volontairement alarmiste et catastrophiste ayant pour but de faire réagir les politiques jugés trop laxistes. Dis-cours d’ailleurs pris à contre-pied lorsque l’effort de guerre relança la filière caout-chouc malgache entre 1942 et 1945. Cet épisode fut un élément déclencheur de la création, dès 1927, d’un réseau d’aires pro-tégées, faisant de Madagascar un pionnier en Afrique. Parallèlement la domestication des espèces caoutchoutières malgaches et/ou l’introduction des espèces à fort poten-tiel furent promues. Cependant, l’émer-gence du caoutchouc issu de l’hévéaculture asiatique fit rapidement retomber l’intérêt commercial du caoutchouc malgache, épar-gnant ainsi les forêts de la Grande Île. Ainsi, c’est le réalisme économique qui condamna la filière devenue non rentable et assura la sauvegarde des espèces à caoutchouc mal-gaches plutôt que les discours des natura-listes, la création d’aires protégées ou la promulgation de textes répressifs.

Mots-clés : histoire environnementale, exploitation des ressources naturelles, produit forestier non ligneux, caoutchouc naturel, discours des naturalistes , effort de guerre, Madagascar.

ABSTRACT

THE SHORT AND FORGOTTEN HISTORY OF RUBBER IN MADAGASCAR: THE FIRST CONTROVERSY BETWEEN BIODIVERSITY CONSERVATION AND NATURAL RESOURCE EXPLOITATION

From 1891 to 1914, Madagascar was pro-ducing forest rubber for export to Europe. Although Madagascar’s contribution to the world rubber market was very modest, this episode had major consequences for the island’s ecology. Many endemic species were exploited, with a view to maximising short-term productivity with no considera-tion for sustainability. This was one of the first cases of biological resource exploita-tion in Madagascar for industrial purposes, and was one of the factors that triggered awareness of the value of Madagascar’s bio-diversity and the threats to which it might be exposed because of badly managed human activities. Highly repressive legis-lation was introduced and imposed on the local populations, who were considered mostly to blame for these threats. Howe-ver, naturalists considered these policies to be ineffective and responded in delibe-rately alarmist terms designed to provoke a reaction from allegedly over-lenient poli-cy-makers. Their position was caught on the wrong foot in 1942-45, when the war effort revitalised Malagasy rubber produc-tion. Nevertheless, the episode was one of the factors behind the creation, in 1927, of a network of protected areas managed by naturalists, making Madagascar a conser-vation pioneer in Africa. Meanwhile, efforts were made to promote the domestication and/or introduction of high-potential rub-ber species. With the emergence of Asian rubber production, however, all attempts at rubber cultivation in Madagascar were abandoned, thus sparing Madagascar’s forests from further destruction. This epi-sode shows how Malagasy rubber species survived not thanks to naturalist discourse, the creation of protected areas or the enforcement of repressive legislation, but because an unprofitable sector was aban-doned for reasons of economic realism.

Keywords: environmental history, natural resource exploitation, non-timber forest products, natural rubber, naturalist dis-course, war effort, Madagascar.

RESUMEN

LA BREVE Y OLVIDADA HISTORIA DEL CAUCHO EN MADAGASCAR: PRIMERA CONTROVERSIA ENTRE CONSERVACIÓN DE LA BIODIVERSIDAD Y EXPLOTACIÓN DE RECURSOS NATURALES

Entre 1891 y 1914 Madagascar fue una zona productora de caucho silvestre destinado al mercado europeo. A pesar del modesto peso que siempre ocupó Madagascar en el comercio mundial, dicha actividad tuvo importantes consecuencias ecológicas. Se explotaron muchas especies endémicas buscando una productividad máxima e inmediata sin integrar la noción de manejo sostenible. Este episodio supone uno de los primeros casos de explotación de los recursos biológicos malgaches con fines industriales y fue uno de los desencade-nantes de la toma de conciencia del valor de la biodiversidad de Madagascar y de las amenazas generadas por actividades humanas mal controladas. Esto llevó a la promulgación de una legislación muy repre-siva y coercitiva destinada a la población local, considerada como principal respon-sable. Sin embargo, los naturalistas juzga-ron las decisiones políticas ineficaces e intencionadamente adoptaron un discurso alarmista y catastrofista para provocar la reacción de unos representantes políticos considerados demasiado permisivos. Dicho discurso tomó un giro inesperado cuando se reactivó el sector del caucho para contri-buir al esfuerzo bélico entre 1942 y 1945. La explotación del caucho fue uno de los desencadenantes, en 1927, de la crea-ción de una red de áreas protegidas que convirtieron a Madagascar en una pionera en África. Al mismo tiempo, se potenció la domesticación de especies de caucho mal-gaches y/o la introducción de especies con alto potencial. Sin embargo, la aparición del caucho procedente de cultivos asiáticos hizo decaer rápidamente el interés comer-cial del caucho malgache, protegiendo así los bosques de la isla. Así pues, fue el rea-lismo económico y no los discursos de natu-ralistas ni la creación de áreas protegidas o la promulgación de leyes represivas quien condenó un sector que no era rentable y garantizó la protección de las especies de caucho de Madagascar.

Palabras clave: historia ambiental, explota-ción de recursos naturales, productos fores-tales no madereros, caucho natural, discur-sos de las naturalistas, esfuerzo bélico, Madagascar.

P. Danthu, h. RazakamanaRivo, B. Deville-Danthu, l. Razafy faRa, y. le Roux, e. Penot28

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )FOCUS / HISTORY OF RUBBER IN MADAGASCAR

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Utilisation du charbon de bois comme principale source d’énergie

de la population urbaine : un sérieux problème pour la conservation

du couvert forestier au Burundi

Photo 1.Coupe rase d’eucalyptus pour la carbonisation (commune de Buraza dans la province de Gitega).Photo F. Bangirinama.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )

45 CHARBON DE BOIS ET COUVERT FORESTIER AU BURUNDI / LE POINT SUR…

Frédéric Bangirinama1

Bonaventure Nzitwanayo2

Paul Hakizimana2

1 École normale supérieureDépartement des Sciences naturellesBP 6983, BujumburaBurundi

2 Université du BurundiFaculté des SciencesBP 2700, BujumburaBurundi

Page 14: 2 trimestre 2016 n° 328 - Ciradbft.cirad.fr/pdf/res328.pdf · 2 BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2016, N° 328 (2) CONTENTS EDITORIAL Impacts of logging roads in tropical forests 3

RÉSUMÉ

UTILISATION DU CHARBON DE BOIS COMME PRINCIPALE SOURCE D’ÉNERGIE DE LA POPULATION URBAINE : UN SÉRIEUX PROBLÈME POUR LA CONSERVATION DU COUVERT FORESTIER AU BURUNDI

La question de l’énergie domestique reste une préoccupation majeure dans le monde, en particulier dans les pays en développement où la majorité de la popu-lation utilise le bois de chauffage, le char-bon de bois et les résidus agricoles pour satisfaire leurs besoins énergétiques liés à la cuisson des aliments. Au Burundi, où le bois constitue la principale source d’éner-gie domestique avec 96,6 % du bilan énergétique global, le charbon de bois est consommé à 77 % par la population urbaine. Selon une enquête menée sur les grands axes routiers, 56 548 tonnes et 13 552 tonnes de charbon de bois sont respectivement consommées par la population urbaine de Bujumbura et Gitega, soit un total de 70 100 tonnes. La consommation annuelle estimée s’élève à 104 718 tonnes de charbon de bois pour la seule population urbaine. Cette consommation par la population de Gitega et Bujumbura entraîne une perte annuelle de 3 505 à 4 673 ha de couvert forestier, soit annuellement entre 5 236 et 6 980 ha si l’on extrapole ces chiffres à l’ensemble de la population urbaine du Burundi. À ce rythme, le couvert forestier du Burundi, estimé à 171 625 ha, pourrait disparaître dans 25 à 33 ans. Pour garan-tir la durabilité du système d’approvi-sionnement énergétique de la population urbaine burundaise, de nouvelles tech-niques et pratiques doivent être adoptées, comme la plantation d’arbres le long des axes routiers, la régénération naturelle assistée, la recherche d’espèces et varié-tés mieux adaptées et plus rentables, le recours aux énergies renouvelables, la valorisation énergétique des déchets et l’amélioration de l’efficience énergétique (foyers améliorés, par exemple).

Mots-clés : énergie domestique, charbon de bois, déforestation, urbanisation, ges-tion durable, Burundi.

ABSTRACT

CHARCOAL AS THE MAIN SOURCE OF FUEL FOR CITY DWELLERS: A SERIOUS PROBLEM FOR THE CONSERVATION OF BURUNDI’S FOREST COVER

The issue of domestic energy remains a major concern worldwide and particularly in developing countries, where the majo-rity of the population still uses firewood, charcoal and agricultural residues as fuel for cooking. In Burundi, where wood is the main source of domestic energy and accounts for 96.6% of total energy use, 77% of all charcoal supplies are used by city dwellers. The results of a survey conducted along major roads show that the urban populations of Bujumbura and Gitega consume a total of 70,100 tonnes of charcoal (56,548 and 13,552 tonnes respectively). Annual charcoal consump-tion by the country’s entire urban popu-lation was estimated in our study at 104 718 tonnes. Charcoal consumption in Gitega and Bujumbura alone destroys 3,505-4,673 ha of forest cover per year, with the figure for Burundi’s total urban population reaching 5,236 to 6,980 ha. At this rate, Burundi’s entire forest cover, currently estimated at 171,625 ha, will disappear in about 25 to 33 years. For the system to be sustainable, new techniques and practices must be adop-ted, such as planting trees along roads, assisted natural regeneration, research on the most suitable and productive species or varieties, increased use of renewable energy, waste-to-energy techniques and energy efficiency improvements (e.g. improved stoves).

Keywords: domestic energy, charcoal, deforestation, urbanisation, sustainabi-lity, Burundi.

RESUMEN

USO DEL CARBÓN VEGETAL COMO PRINCIPAL FUENTE DE ENERGÍA POR LA POBLACIÓN URBANA: UN SERIO PROBLEMA PARA LA CONSERVACIÓN DE LA CUBIERTA FORESTAL EN BURUNDI

La cuestión de la energía doméstica sigue siendo motivo de gran preocupa-ción en todo el mundo, especialmente en los países en vías de desarrollo donde la mayoría de la población usa leña, carbón vegetal y residuos agrícolas para satisfa-cer sus necesidades energéticas ligadas a la cocción de alimentos. En Burundi la madera supone la principal fuente de energía doméstica con el 96,6% del balance energético global. El 77% del carbón vegetal lo consume la población urbana. Una encuesta realizada en los principales ejes viales muestra que la población urbana de Bujumbura y Gitega consume 56 548 y 13 552 toneladas de carbón respectivamente, o sea, un total de 70 100 toneladas. Contabilizando sólo a la población urbana, el consumo anual estimado asciende a 104 718 tone-ladas de carbón vegetal. Sólo el consumo de los habitantes de Gitega y Bujumbura ya representa una pérdida anual de 3 505 a 4 673 ha de cubierta forestal y, extrapolando estas cifras al conjunto de la población urbana de Burundi, obte-nemos una pérdida anual de 5 236 a 6 980 ha. A este ritmo, la cubierta fores-tal de Burundi, estimada en 171 625 ha, podría desaparecer en unos 25 a 33 años. Para garantizar la sostenibilidad del sis-tema de abastecimiento energético de la población urbana de Burundi, hay que incorporar nuevas técnicas y prácticas como la siembra de árboles a lo largo de los ejes viales, la regeneración natu-ral asistida, la búsqueda de especies y variedades mejor adaptadas y más ren-tables, el uso de energías renovables, la valorización energética de los residuos y la mejora de la eficiencia energética (p. ej. cocinas mejoradas).

Palabras clave: energía doméstica, carbón vegetal, deforestación, urbanización, manejo sostenible, Burundi.

F. Bangirinama, B. Nzitwanayo, P. Hakizimana46

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )FOCUS / CHARCOAL AND FOREST COVER IN BURUNDI

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Selection of Plus trees for genetically improved teak varieties produced

in Benin and Togo

Photo 1.Morphological aspect of Teak Candidate Plus Tree in Koto forest (a: Benin) and in Avetonou forest (b: Togo).

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )

55 SÉLECTION DE TECK PLUS / LE POINT SUR…

Adzo Dzifa Kokutse1

Afiwa Dzigbodi Akpenè1

Olivier Monteuuis2

Arcadius Akossou3

Patrick Langbour4

Daniel Guibal4

Mario F. Tomazello5

Edjidomélé Gbadoe6

Gilles Chaix2, 5

Kouami Kokou1

1 Université de LoméFaculty of SciencesLaboratory of Botanic and Plant EcologyBP 1515, LoméTogo

2 CiradUMR AGAPAvenue Agropolis34398 Montpellier Cedex 5France

3 Université de ParakouFaculty of AgronomyParakouRepublic of Benin 4 CiradUR BIOWOOEB73 rue Jean-François Breton34398 Montpellier Cedex 5France

5 Universidade de São PauloESALQDepartamento de Ciências FlorestaisAvenida Pádua Dias 11 Caixa Postal 9São PauloBrazil

6 Togolese forest and logging development agencyODEFLoméTogo

a b

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RÉSUMÉ

SÉLECTION D’ARBRES « PLUS » POUR LA PRODUCTION DE VARIÉTÉS DE TECK GÉNÉTIQUEMENT AMÉLIORÉES AU BÉNIN ET AU TOGO

Cette étude vise la sélection d’arbres « plus » sur la base des caractères den-drométriques et des propriétés du bois dans des plantations de teck au Bénin et au Togo. La croissance de 569 arbres dans 5 forêts au Togo et 90 arbres dans 3 forêts au Bénin a été évaluée en mesu-rant le diamètre à hauteur de poitrine, la hauteur totale et la hauteur du fût. Les propriétés suivantes du bois ont été éva-luées et prises en compte pour la sélec-tion finale d’arbres « plus » : densité, pourcentage de bois de cœur et couleur. La durabilité naturelle du bois de cœur, le point de saturation des fibres, le module d’élasticité et les retraits ont été évalués sur la base de modèles spectroscopiques dans le proche infrarouge, préalablement construits. Nos résultats montrent qu’au Togo la variabilité inter-arbres en forêt est assez forte pour l’accroissement annuel en hauteur (0,81 ± 0,27 m), en circonfé-rence (2,95 ± 1,02 cm) et en hauteur des fûts (10,64 ± 3,51m). Au Bénin, si les per-formances dendrométriques des arbres ne varient pas de façon significative entre les forêts, pour la hauteur des fûts (10,99 ± 3,80 m), les valeurs du coeffi-cient de variation sont plus élevées (40 %) pour la forêt de Koto. Prenant en compte les propriétés du bois, la sélection finale multicritères montre que les peuplements d’Avétonou et de Tchorogo au Togo consti-tuent un groupe homogène affichant les plus fortes valeurs pour la densité du bois et le pourcentage de bois de cœur. Les arbres des forêts de Haho-Baloe et Eto ont des valeurs plus faibles pour la dura-bilité naturelle, le module d’élasticité, le pourcentage de bois de cœur et la densité du bois. Au Bénin, les arbres de la forêt d’Agrimey ont une densité plus élevée mais les valeurs pour le point de satu-ration des fibres, la durabilité naturelle et le retrait du bois sont similaires pour les trois forêts. La variabilité des perfor-mances dendrométriques et de la qualité du bois des arbres-candidat nous ont per-mis de sélectionner 33 arbres « plus ».

Mots-clés : peuplements de teck, arbre « plus », sélection, croissance, proprié-tés du bois, Bénin, Togo.

ABSTRACT

SELECTION OF PLUS TREES FOR GENETICALLY IMPROVED TEAK VARIETIES PRODUCED IN BENIN AND TOGO

The aim of this study is to select “Plus Trees” based on dendrometric character-istics and wood properties in teak plan-tations in Benin and Togo. For this pur-pose, growth performance was assessed in 569 trees in 5 forests in Togo and 90 trees in 3 forests in Benin, based on diameter at breast height, total height and bole height measurements. Wood properties – density, percentage of heart-wood and colour – were also measured for the final selection of Plus trees. Heart-wood natural durability, fibre saturation point, modulus of elasticity and shrink-age were assessed against previous near infrared spectroscopy models. The results showed that in Togo, inter-tree variability in the forests was relatively high for Annual Height (0.81 ± 0.27 m) and Annual Circumference Increments (2.95 ± 1.02 cm) and for bole heights (10.64 ± 3.51m). In Benin, while the dendrometric performance of the trees did not vary significantly between the forests, the coefficient of variation val-ues were higher (40%) for bole heights (10.99 ± 3.80 m) in Koto forest. The final multi-criteria selection including wood properties showed that the Avetonou and Tchorogo tree populations in Togo make up a homogenous group with the highest values for wood density and heartwood percentage. The trees in Haho-Baloe and Eto forests had lower natural durability and modulus of elasticity, a lower per-centage of heartwood and lower wood density. In Benin, the Agrimey forest trees had a higher wood density but the 3 forests were similar in terms of fibre saturation point, natural durability and shrinkage. Based on the variability of dendrometric performance and wood quality of the candidate trees, we were able to select 33 Plus trees.

Keywords: Teak populations, Plus Tree, selection, growth performance, wood properties, Benin, Togo.

RESUMEN

SELECCIÓN DE ÁRBOLES PLUS PARA LA PRODUCCIÓN DE VARIEDADES DE TECA GENÉTICAMENTE MEJORADAS EN BENÍN Y TOGO

El objetivo de este estudio es seleccionar árboles plus basándose en característi-cas dendrométricas y propiedades de la madera en plantaciones de teca de Benín y Togo. Se evaluó el crecimiento de 569 árboles en 5 bosques de Togo y 90 árboles en 3 bosques de Benín midiendo el diáme-tro a la altura del pecho, altura total y altura de fuste. Para la selección final de árboles plus, se evaluaron y tuvieron en cuenta las siguientes propiedades de la madera: den-sidad, porcentaje de duramen y color. La durabilidad natural del duramen, el punto de saturación de las fibras, el módulo de elasticidad y la contracción se evaluaron usando modelos anteriores de espectro-metría del infrarrojo cercano. Nuestros resultados muestran que, en Togo, la variabilidad entre árboles en los bosques es relativamente alta en la altura anual (0,81 ± 0,27 m), el incremento anual de la circunferencia (2,95 ± 1,02 cm) y la altura de fuste (10,64 ± 3,51m). En Benín, aunque el desempeño dendrométrico de los árboles no varía de modo signifi-cativo entre los bosques, los valores del coeficiente de variación son más altos (40%) en el bosque de Koto. La selección final a partir de criterios múltiples, que integran las propiedades de la madera, muestra que las poblaciones de árboles de Avétonou y Tchorogo en Togo confor-man un grupo homogéneo que presenta los valores más altos de densidad de la madera y porcentaje de duramen. Los árboles de los bosques de Haho-Baloe y Eto presentan valores más bajos de dura-bilidad natural, módulo de elasticidad, porcentaje de duramen y densidad de la madera. En Benín, los árboles del bosque de Agrimey presentan una densidad supe-rior, pero el punto de saturación de las fibras, la durabilidad natural y la contrac-ción de la madera son similares en los 3 bosques. Basándonos en la variabilidad del desempeño dendrométrico y la cali-dad de la madera de los árboles candida-tos, pudimos seleccionar 33 árboles plus.

Palabras clave: poblaciones de teca, árbol plus, selección, crecimiento, pro-piedades de la madera, Benín, Togo.

A. D. Kokutse, A. D. Akpenè, O. Monteuuis, A. Akossou, P. Langbour, D. Guibal, M. F. Tomazello, E. Gbadoe, G. Chaix, K. Kokou

56 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )

FOCUS / TEAK PLUS TREES SELECTION

Page 17: 2 trimestre 2016 n° 328 - Ciradbft.cirad.fr/pdf/res328.pdf · 2 BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2016, N° 328 (2) CONTENTS EDITORIAL Impacts of logging roads in tropical forests 3

Efficacité des aires protégées dans la conservation

d’habitats favorables prioritaires de ligneux de valeur au Bénin

Photo 1.Daniellia oliveri dans la forêt classée des Trois Rivières.Photo S. G. C. Adjahossou.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )

67 HABITATS PRIORITAIRES DE CONSERVATION DE LIGNEUX DE VALEUR / LE POINT SUR…

Sessi Gilles Christian Adjahossou1, 2

Gérard Nounagnon Gouwakinnou2, 3

Dèhouégnon Thierry Houehanou2, 4, 6 Akoeugnigan Idelphonse Sode3, 6

Alain Sèakpo Yaoitcha2, 5

Marcel Romuald Benjamin Houinato2

Brice Sinsin2

1 Direction générale des forêts et des ressources naturelles (DGFRN)BP 393, CotonouRépublique du Bénin

2 Université d’Abomey-Calavi (UAC)Faculté des Sciences agronomiques (FSA)Laboratoire d’écologie appliquée (LEA)01 BP 526, CotonouRépublique du Bénin

3 Université de ParakouÉcole nationale supérieure d’aménagement et de gestion des aires protegées (ENSAGAP)BP 287, KandiRépublique du Bénin

4 Université de ParakouÉcole nationale supérieure des sciences et techniques agronomiques de DjougouBP 73, DjougouRépublique du Bénin

5 Institut national des recherches agricoles du Bénin (INRAB)01 BP 884, CotonouRépublique du Bénin

6 Université d’Abomey-Calavi (UAC)Faculté des Sciences agronomiques (FSA)Laboratoire de biomathématiques et d’estimations forestières (Labef)01 BP 526, CotonouRépublique du Bénin

Page 18: 2 trimestre 2016 n° 328 - Ciradbft.cirad.fr/pdf/res328.pdf · 2 BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2016, N° 328 (2) CONTENTS EDITORIAL Impacts of logging roads in tropical forests 3

RÉSUMÉ

EFFICACITÉ DES AIRES PROTÉGÉES DANS LA CONSERVATION D’HABITATS FAVORABLES PRIORITAIRES DE LIGNEUX DE VALEUR AU BÉNIN

L’objectif de cette étude est d’évaluer au Bénin l’efficacité du réseau des aires protégées dans la conservation des habi-tats favorables et prioritaires de certaines espèces ligneuses d’importance socio-éco-nomique. Il s’agit de Afzelia africana, Anogeissus leiocarpa, Burkea africana, Daniellia oliveri, Detarium microcarpum, Prosopis africana et Khaya senegalensis. Les techniques basées sur le principe d’en-tropie maximale (Maxent) combinées avec les SIG ont été utilisées pour projeter les habitats favorables de ces sept espèces ; le logiciel Zonation a été utilisé pour la modé-lisation des habitats prioritaires. Les points de présence des espèces ont été collectés et associés aux variables bioclimatiques dérivées de la température mensuelle et de la pluviométrie obtenues à partir de la base de données en ligne de AfriClim, ainsi qu’à la variable édaphique (sol). En terme de déterminisme environnemental, les variables bioclimatiques telles que l’écart diurne moyen de la température (Bio2), les précipitations annuelles moyennes (Bio12), l’évapotranspiration potentielle (ETP) et la variable biophysique sol, sont prédictives pour les distributions des sept espèces. Les habitats protégés plus favo-rables aux sept essences dans la zone gui-néenne commencent aux limites de la forêt classée de Kétou (7°43’N), dans la zone soudano-guinéenne, à partir de la lati-tude de la forêt classée d’Agoua (8°30’N), et dans la zone soudanienne à partir de la latitude de la Pendjari (10°35’N). Pour la conservation des habitats prioritaires, l’étude de représentation révèle que, dans les zones soudaniennes (9°75’-12°27’N), guinéenne (6°50’-7°40’N) et soudano-gui-néenne, les aires protégées sont respec-tivement efficaces, peu efficaces et non efficaces.

Mots-clés : habitats favorables, détermi-nisme environnemental, aires protégées, habitats prioritaires, Bénin.

ABSTRACT

EFFECTIVENESS OF PROTECTED AREAS FOR THE CONSERVATION OF FAVOURABLE AND PRIORITY HABITATS FOR VALUABLE TREE SPECIES IN BENIN

The aim of this study was to assess the effectiveness of protected areas in Benin for the conservation of favourable and priority habitats for the following tree species of socio-economic importance: Afzelia africana, Anogeissus leiocarpa, Burkea africana, Daniellia oliveri, Deta-rium microcarpum, Prosopis africana and Khaya senegalensis. We combined maximum entropy (Maxent) techniques with GIS to predict potentially favourable areas for cultivating and conserving these species. Zonation software was used to model priority habitats. Data points where the species were present were col-lected and linked to bioclimatic variables derived from monthly temperature and rainfall figures from the Africlim database and to edaphic (soil) variables. In term of environmental determinism, the most favourable areas were predicted by bio-climatic variables such as mean diurnal temperature range (Bio2), mean annual rainfall (Bio12), potential evapotrans-piration (PET) and a biophysical ground variable. The most favourable protected areas for the seven tree species extended northwards from the Ketou listed forest (7°43’N) in the Guinean zone, from the Agoua listed forest (8°30’N) in the Suda-no-Guinean zone and from the Pend-jari National Park area (10°35’N) in the Sudanian zone. Gap analysis of habitat conservation showed that the protected area network was effective in the Suda-nian zone (9°75’-12°27’N), minimally effective in the Guinean zone (6°50’-7°40’N) and not effective at all in the Sudano-Guinean zone. Keywords: favourable habitats, environ-mental determinism, protected areas, priority habitats, Benin.

RESUMEN

EFICACIA DE LAS ÁREAS PROTEGIDAS EN LA CONSERVACIÓN DE HÁBITATS PROPICIOS PRIORITARIOS DE ESPECIES LEÑOSAS DE VALOR EN BENÍN

Este estudio tenía como objetivo la eva-luación en Benín de la eficacia de la red de áreas protegidas en la conservación de hábitats propicios y prioritarios de algunas especies leñosas importantes desde el punto de vista socioeconómico. Se trata de Afzelia africana, Anogeissus leiocarpa, Burkea africana, Daniellia oli-veri, Detarium microcarpum, Prosopis africana y Khaya senegalensis. Se utili-zaron técnicas basadas en el principio de máxima entropía (MaxEnt) combinadas con SIG para predecir los hábitats propi-cios de estas siete especies. Se utilizó el software Zonation para la modelación de hábitats prioritarios. Se recopilaron los registros de presencia de especies y se asociaron a las variables bioclimáticas, derivadas de la temperatura mensual y la pluviometría y extraídas de la base de datos en línea de AfriClim, así como a la variable edáfica. En término de deter-minismo ambiental, las variables biocli-máticas como el promedio de variación diurna de la temperatura (Bio2), la preci-pitación media anual (Bio12), la evapo-transpiración potencial (ETP) y la variable biofísica “suelo” sirven para predecir la distribución de las siete especies. Las áreas protegidas más idóneas para dichas especies comienzan en los límites del bosque reservado de Kétou (7°43’N), en la zona climática guineana, a partir de la latitud del bosque reservado de Agoua (8°30’N), en la zona sudano-gui-neana, y a partir del parque de Pendjari (10°35’N), en la zona sudanesa. Para la conservación de hábitats prioritarios, el estudio de representación revela que las áreas protegidas son eficaces en la zona sudanesa (9°75’-12°27’N), poco eficaces en la guineana (6°50’-7°40’N) y nada efi-caces en la sudano-guineana.

Palabras clave: hábitats propicios, deter-minismo ambiental, áreas protegidas, hábitats prioritarios, Benín.

S. G. C. Adjahossou, G. N. Gouwakinnou, D. T. Houehanou, A. I. Sode, A. S. Yaoitcha, M. R. B. Houinato, B. Sinsin

68 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 6 , N ° 3 2 8 ( 2 )

FOCUS / HABITAT CONSERVATION PRIORITY FOR VALUABLE TREES